La Banque africaine de développement (BAD) et la société japonaise Aerosense Inc., spécialisée dans les drones, ont signé le jeudi 21 août 2025, une lettre d’intention de promouvoir l’usage des drones dans la gestion des infrastructures africaines.
La BAD collabore avec la société Aerosense pour développer l’usage des drones sur le continent africain. Un accord a été conclu, jeudi 21 août 2025, en marge de la neuvième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD9), à Yokohama, au Japon.
« Ce programme est une réponse audacieuse aux défis croissants de l’Afrique en matière d’infrastructures. En partenariat avec Aerosense, nous ne viserons pas seulement une gestion efficace des routes, mais nous explorerons également d’autres solutions innovantes, telles que la gestion des catastrophes, le contrôle des rivières et des inondations, la surveillance agricole et la livraison d’équipements médicaux », explique Solomon Quaynor, vice-président de la BAD chargé du secteur privé, des infrastructures et de l’industrialisation.
Concrètement, la BAD jouera un rôle de coordination avec les gouvernements africains, facilitera le financement des projets et contribuera au renforcement des capacités locales. De son côté, la société Aerosense mènera des études de faisabilité et adaptera ses drones aux conditions géographiques et logistiques propres au continent. La technologie, déjà sélectionnée en juin 2025 dans le cadre du programme de maintenance routière durable pour l’Afrique (SRMPA), permettra de collecter des données précises sur l’état des routes, facilitant ainsi une maintenance prédictive plus efficace et moins coûteuse.
Le recours à l’usage des drones intervient dans un contexte de déficit chronique en infrastructures. Selon le rapport « State of Africa’s Infrastructure 2024 » de l’Africa Finance Corporation, la majorité des routes asphaltées se concentre dans les régions nord et sud du continent, avec près de 40 % du total en Afrique du Sud et en Algérie. Chaque année, le continent perd jusqu’à 2 % de croissance économique en raison de la mauvaise qualité de ses infrastructures, un phénomène aggravé par le changement climatique. En 2022, les inondations au Nigeria ont détruit plus de 100 000 hectares de terres agricoles et endommagé plusieurs axes routiers stratégiques.
L’utilisation des drones dans les services publics africains a déjà prouvé son efficacité. Au Rwanda, Zipline a acheminé plus de 500 000 poches de sang dans des zones reculées, tandis qu’au Ghana et en Afrique du Sud, les drones sont utilisés pour la distribution de vaccins et la surveillance agricole. L’accord entre la BAD et Aerosense ambitionne d’étendre ces usages, en particulier dans la maintenance des routes, un secteur clé pour le commerce intra-africain, souvent ralenti par des goulets d’étranglement logistiques.
À long terme, le déploiement des drones pourrait transformer la gestion des infrastructures et la prévention des risques climatiques sur le continent. Une surveillance aérienne régulière permettrait non seulement de réduire les coûts de maintenance, mais aussi de renforcer la résilience face aux catastrophes, tout en stimulant le développement économique et la fluidité du commerce régional.
