Le Sénégal vient de perdre l’une de ses plus grandes figures intellectuelles et politiques. Amadou Makhtar Mbow, ancien Directeur Général de l’UNESCO, s’est éteint, mardi 24 septembre 2024, à l’âge de 103 ans.
Le Sénégal est en deuil. Le pays a perdu l’une de ses figures historiques les plus influentes, Amadou Makhtar Mbow. Éteint à 103 ans le 24 septembre 2024, celui qui fut Directeur Général de l’UNESCO de 1974 à 1987 laisse derrière lui un héritage considérable dans les domaines de l’éducation, de la culture et du développement de la démocratie en Afrique.
Amadou Makhtar Mbow s’est fait connaître dès ses premières années en tant qu’enseignant et éducateur au Sénégal et en Mauritanie. De retour au Sénégal après avoir enseigné dans des collèges en Afrique de l’Ouest, il a été ministre de l’Éducation et de la Culture (1957-1958), période durant laquelle il a œuvré pour l’autonomie du pays, avant de devenir ministre de l’Éducation nationale (1966-1968) et ministre de la Culture et de la Jeunesse (1968-1970). En parallèle, il a enseigné l’histoire et la géographie et a formé de nombreux jeunes dans les établissements les plus prestigieux du pays.
À l’UNESCO, son travail a été marqué par sa volonté de transformer les systèmes éducatifs et de promouvoir l’accès équitable à l’information, notamment en Afrique. Durant son mandat, entre 1974 et 1987, Amadou Makhtar Mbow a milité pour la mise en place d’un « nouvel ordre mondial de l’information ». Il a plaidé pour un meilleur partage des connaissances à travers le monde, avec pour objectif de réduire la fracture numérique et à promouvoir le développement durable.
Au-delà de ses apports au domaine de l’éducation, Amadou Makhtar Mbow était profondément engagé dans la vie politique de son pays. Il a présidé, à 87 ans, les Assises nationales de 2008, un rassemblement qui visait à créer une sortie de crise au Sénégal, en réunissant diverses forces politiques et organisations de la société civile.
Amadou Makhtar Mbow était également un ardent défenseur de la paix et de la justice sociale. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il a servi dans l’armée française. Après la guerre, il a poursuivi ses études à la Sorbonne en France, avant de retourner en Afrique pour enseigner et s’engager dans des réformes éducatives.