Pilier de l’économie nationale, le cacao ivoirien, traverse une période de turbulences sans précédent. Déjà mis à rude épreuve par les aléas climatiques, il est aujourd’hui confronté à une nouvelle menace : l’instauration de droits de douane américains par l’administration Trump. Une décision qui, bien que temporairement suspendue, continue de fragiliser un secteur vital pour la première puissance mondiale du cacao.
Déjà malmené par les effets du changement climatique, le cacao ivoirien affronte une nouvelle menace venue des États-Unis. L’ombre des droits de douane voulus par Donald Trump plane sur la filière. Même repoussée de trois mois, cette mesure pèse lourdement sur les ventes. Elle plonge les producteurs dans l’incertitude et l’inquiétude.
Dans plusieurs villages de la Côte d’Ivoire, les plantations de cacao peinent à retrouver leur vitalité. La baisse des précipitations combinée à l’ombre de nouveaux droits de douane sur le cacao américain a provoqué une chute des ventes. Les entrepôts se remplissent de sacs de fèves invendus, signe visible d’une crise qui s’installe.
Boss Diarra, coordinateur du syndicat des producteurs de cacao ivoirien, tire la sonnette d’alarme. « Vous voyez, cette réserve est pleine. La taxe douanière de Donald Trump nous pose des problèmes. À cause de cela, les gens ne peuvent pas acheter nos produits. Nous en ressentons déjà les effets. », a-t-il confié à un média local.
L’administration américaine a reporté l’application de cette mesure pour une période de 90 jours. Toutefois, ce répit est loin de rassurer les acteurs du secteur. La Côte d’Ivoire, qui réalise près de 4 % de ses échanges commerciaux avec les États-Unis, voit son marché du cacao vaciller. « Nous devons d’abord essayer de voir quels sont les nouveaux débouchés que nous pouvons trouver pour nos produits afin de pouvoir compenser cette perte », a déclaré Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement ivoirien.
L’Europe, dernier rempart pour le cacao ivoirien ?
Si le marché américain devient difficilement accessible, l’Europe s’impose comme le principal débouché pour le cacao ivoirien. Déjà premier fournisseur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire devra redoubler d’efforts pour préserver ses parts de marché dans un contexte qui devient de plus en plus concurrentiel.
La situation actuelle met en lumière la vulnérabilité des exportations agricoles ivoiriennes face aux fluctuations des politiques internationales. À l’heure où la diversification des marchés devient une nécessité, le cacao ivoirien met en lumière les défis majeurs auxquels sont confrontées les économies émergentes fortement dépendantes d’une seule ressource.