Alors que le marché mondial du cacao vit une période de turbulences sans précédent, le Ghana décide de maintenir le prix d’achat du produit à 310 cedis, soit 1800 FCFA.
Le Ghana maintient le prix d’achat du cacao à 1 800 FCFA le kilogramme pour la campagne intermédiaire 2024/2025. La décision, formalisée dans une note du régulateur Cocobod, fixe le tarif à 3 100 cedis par sac de 64 kg, soit 48,4 cedis le kilo, un niveau inchangé par rapport à la précédente campagne.
Alors que le Ghana maintient son prix, la Côte d’Ivoire quant à elle opte pour une augmentation de 22 %, portant son tarif à 2 200 FCFA le kilo. Ce contraste vient poser une question : les deux plus grands producteurs mondiaux de cacao – qui, ensemble, fournissent 60 % du cacao consommé dans le monde – peuvent-ils encore parler d’une seule voix ?
Depuis quelques années, le Ghana et la Côte d’Ivoire tentent d’harmoniser leurs politiques cacaoyères. L’objectif : peser davantage sur les cours mondiaux et assurer des revenus plus justes aux producteurs. Mais sur le terrain, les réalités nationales, les pressions économiques et les choix politiques viennent bousculer cette ambition.
En maintenant inchangé le prix d’achat du cacao, le Ghana prend un risque. Le différentiel de prix avec la Côte d’Ivoire atteint désormais 400 FCFA par kilo. Une aubaine pour les réseaux de contrebande, qui pourraient chercher à écouler la production ghanéenne de l’autre côté de la frontière pour profiter d’un meilleur prix.
Les autorités ghanéennes semblent jouer une carte de prudence dans un contexte de volatilité extrême des marchés. Cette décision pourrait refléter une volonté de stabilité budgétaire ou une stratégie à plus long terme.