Dérogation BCEAO – À partir du mardi 15 avril 2025, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) mettra un terme aux mesures dérogatoires de traitement comptable appliquées aux titres publics émis par le Niger. Une décision qui impacte directement les investisseurs basés hors du pays, notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Burkina Faso, au Bénin et au Togo.
Adoptée en janvier 2024, la dérogation BCEAO accordée au Niger autorise les établissements financiers à continuer de traiter les obligations émises par l’État nigérien comme des créances saines, même en cas d’arriérés de paiement. Sa suppression marque un retour à la stricte application de l’instruction prudentielle n°026-11-2016, qui encadre le traitement des titres publics au sein de l’Union.
La décision inquiète les acteurs du secteur bancaire régional. Et pour cause : près de 80 % des titres nigériens sont détenus par des investisseurs situés hors du Niger, notamment en Côte d’Ivoire, au Sénégal, au Burkina Faso, au Bénin et au Togo. Le pays représente environ 9 % de l’encours de la dette émise par adjudication, selon les chiffres d’UMOA-Titres.
Désormais, tout titre souverain nigérien non remboursé depuis plus de 180 jours devra être reclassé en créance douteuse. Conformément à la réglementation, cela implique une dépréciation intégrale des intérêts non perçus. Le capital, lui, peut rester intact, mais ce choix reste à la discrétion des établissements et pourrait être revu en fonction du niveau de risque perçu.