Le Gabon veut transformer radicalement son réseau routier. Face à un territoire où plus de 70 % des routes restent non bitumées, le président Brice Clotaire Oligui Nguéma s’est fixé pour objectif de bitumer 3 000 km supplémentaires d’ici 2032. Une promesse qui pourrait changer la vie de millions de Gabonais et relancer l’économie du pays.
Le président Brice Clotaire Oligui Nguéma et son gouvernement ont placé les infrastructures routières au cœur de la stratégie de développement du Gabon. Sur un réseau national de 10 344 km, plus de 7 500 km restent encore non bitumés, soit plus de 70 %. Pour répondre à ce déficit historique, le gouvernement s’est fixé pour objectif de bitumer 3 000 km supplémentaires d’ici mai 2032, soit une augmentation de près de 29 % de la part de routes bitumées dans le réseau national.
Ce projet s’inscrit dans la continuité du Plan national de développement de la transition 2024-2026, qui avait déjà identifié le désenclavement comme un levier important pour relier les bassins de production aux marchés et faciliter la mobilité intérieure. Aujourd’hui, la priorité donnée aux routes traduit la volonté du gouvernement de rattraper un retard accumulé depuis des décennies. Selon la Banque mondiale, l’état actuel des infrastructures augmente les coûts logistiques et freine la productivité, contribuant à creuser les écarts entre régions.
Pour atteindre cet objectif en sept ans, il faudra bitumer en moyenne 375 km par an, un rythme inédit au Gabon. Le ministre des Travaux publics, Edgard Moukoumbi, affirme que cette cadence, bien que soutenue, est indispensable pour accompagner la diversification économique et améliorer l’accès aux services essentiels, notamment l’éducation et la santé. Une meilleure connectivité routière pourrait même réduire les coûts de transport jusqu’à 20 % dans certaines provinces.
Mais le projet ne se limite pas à l’économie. Le désenclavement attendu pourrait transformer le quotidien des habitants des zones rurales, faciliter la scolarisation des enfants et renforcer la cohésion nationale. Pour le président Oligui Nguéma, chaque kilomètre de route bitumée est un pas vers la réduction de la pauvreté et la lutte contre la vie chère.
Pour financer un programme de cette envergure alors que la dette publique avoisine les 8 600 milliards de FCFA, le gouvernement mise sur une combinaison de ressources internes et de financements extérieurs, avec la mobilisation des recettes fiscales et la réformation de la gestion budgétaire.
Si l’objectif est atteint, le Gabon disposera enfin d’un réseau routier moderne et connecté, capable de soutenir la croissance économique et de rapprocher durablement les Gabonais les uns des autres.