La politologue belge d’origine congolaise Nadia Nsayi a mis sur le marché un nouvel ouvrage intitulé « Fille de la décolonisation (Dochter van de dekolonisatie) ». Un ouvrage rédigé en néerlandais dans lequel elle relate son expérience personnelle de belge d’origine congolaise ainsi que l’histoire de sa famille, en lien avec l’histoire de la période coloniale belge.
Nadia Nsayi revient dans ce livre sur la colonisation, un système qu’elle qualifie de « fondamentalement injuste ». La politologue parle également de l’héritage colonial en Belgique et de l’importance des excuses belges, couplé à un véritable processus de décolonisation.
« Fille de la décolonisation » porte un regard sur la colonisation belge, la situation actuelle ainsi que les défis qui y sont liés. Nadia Nsayi termine par un plaidoyer sur l’importance de la décolonisation, soixante ans après l’indépendance du Congo.
Nadia Nsayi, le parcours
Née en 1984, Nadia Nsayi arrive en Belgique en 1989, à l’âge de 5 ans, avec sa mère. En 2008, elle obtient un Master en politique internationale à la KU Leuven, version flamande de l’université catholique de Louvain. Après un stage entre 2008 et 2009 effectué à EURAC, le réseau européen pour l’Afrique centrale, elle travaille comme assistante parlementaire (2008-2010). Pendant près de dix (10) ans, Nadia Nsayi a été responsable des politiques pour le Congo au sein de « Broederlijk Delen », une organisation flamande de coopération au développement, ainsi qu’au sein du mouvement pour la paix « Pax Christi Flandre ».
Son rôle au sein de l’organisation, faire le suivi du Congo : situation politique et sécuritaire, relations du Congo avec la communauté internationale, en particulier avec la Belgique et l’Union européenne, en plus du débat sur la période coloniale et le mouvement de décolonisation en Belgique. Elle faisait également un suivi de la situation dans les pays voisins, comme le Rwanda et le Burundi.
Nadia Nsayi travaille depuis 2019 comme conservatrice en images au Museum aan de Stroom (MAS-Musée sur le cours d’eau), à Anvers, dans le cadre de l’exposition « 100 X Congo ». Un événement initialement prévu à partir du 19 juin 2020 mais actuellement menacé par la crise sanitaire.
100X Congo, un siècle d’art congolais à Anvers
Il y a cent ans, la ville d’Anvers a acquis, en pleine époque coloniale, sa collection congolaise. L’an 2020 est donc une année historique que ce musée veut mettre à profit. À cet effet, l’exposition présentera cent œuvres uniques et se penchera sur leur signification pour différents peuples congolais. Le public qui fera le déplacement pourra apprendre l’influence des missions chrétiennes sur la culture congolaise et découvrir le regard des Congolais sur le ‘blanc’ (Mundele).
Le public découvrira pendant toute l’exposition, les contacts qui ont eu lieu au seizième siècle entre l’Europe et l’Afrique, les portraits d’Africains à travers les yeux des Maîtres de l’École d’Anvers et la présence des Congolais lors des expositions mondiales à Anvers. Le Museum aan de Stroom invite à réfléchir sur l’image des Africains à travers le temps. « L’exposition est aussi l’occasion de réfléchir sur l’importance de l’art congolais dans le passé et au présent, et sur la manière dont la collection congolaise est arrivée à Anvers », explique le Musée.
Cette exposition sera également l’occasion de collaborer avec des artistes et chercheurs belges et congolais et créer des liens entre les habitants d’Anvers d’origine belge et africaine.