Du Sénégal à la France, en passant par le reste du football mondial, et surtout africain, Pape Diouf fait l’unanimité comme une figure précieuse du monde du football. L’ancien président de l’Olympique de Marseille s’est éteint à l’âge de 68 ans des suites du coronavirus, le mardi 31 mars 2020.
Le monde du football a perdu l’un de ses plus illustres hommes : Pape Diouf. Qui était-il et quel a été son parcours ? La rédaction du magazine Ocean’s News vous dresse le portrait de cette figure emblématique du ballon rond.
Pape Diouf est né le 18 décembre 1951 à Achébé, au Tchad, où son père, un militaire d’origine sénégalaise, était en poste. De son vrai nom Mababa Diouf, il a grandi auprès de son oncle Jean-Pierre. Après une scolarité en Mauritanie, puis à Dakar, il s’installe à Marseille en 1969, à l’âge de 18 ans.
Pape Diouf : sa rencontre avec le journalisme
Pour son père, ancien combattant pour la France, Pape Diouf était destiné à une carrière militaire. Mais le jeune homme nourrissait d’autres ambitions. En parallèle à ses études à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, il travaille aux Postes, télégraphes et téléphones (PTT).
Finalement, il abandonne ses études et fait la rencontre de Tony Salvatori, multiple champion de France et international de chasse sous-marine, qui est alors son collègue aux Postes. Ce dernier lui ouvre les portes du journal La Marseillaise, où il commence comme pigiste. Peu de temps après, Pape Diouf est engagé à plein temps et chargé de couvrir l’actualité de l’Olympique de Marseille (OM).
Pape Diouf commence par organiser des jubilés de joueurs en Afrique, une expérience qui lui fait prendre conscience de son potentiel en tant qu’agent de joueurs. Il se lance alors dans cette voie en fondant la société Mondiale Promotion. Ses premiers protégés sont le gardien camerounais Joseph-Antoine Bell et l’international français d’origine ivoirienne Basile Boli.
Par la suite, il représente plusieurs grandes figures du football, dont Marcel Desailly, Bernard Lama, Sylvain Armand, William Gallas, Grégory Coupet, Laurent Robert et la légende ivoirienne Didier Drogba. Jusqu’à sa disparition, il était également l’agent de Samir Nasri, qu’il avait pris sous son aile dès l’âge de 13 ans.
Premier et unique président noir d’un club européen
En 2004, le sénégalais intègre l’équipe dirigeante de l’Olympique de Marseille en tant que manager général, chargé des affaires sportives. À l’automne de la même année, à la suite du départ de Christophe Bouchet, Pape Diouf est nommé président du directoire par le conseil de surveillance du club. Il prend alors les rênes de l’OM aux côtés de Vivian Corzani, responsable de l’administratif, et de Philippe Meurice, en charge des finances, formant ainsi un triumvirat à la tête du club.
En 2005, l’actionnaire majoritaire de l’Olympique de Marseille, Robert Louis-Dreyfus, intervient en faveur de Pape Diouf pour qu’il prenne officiellement la présidence du club. Après quatre ans à la tête de l’OM, il est licencié le 17 juin 2009. Cette décision résulte de son absentéisme répété au conseil de surveillance et de tensions avec son président, Vincent Labrune, et Robert Louis-Dreyfus lui-même.
Pape Diouf a été l’unique président noir d’un club européen évoluant en première division. Le travail accompli à la tête de l’OM lui a permis de remporter le titre de champion de France en 2010, un titre que le club n’avait pas décroché depuis 1993. En 2012, il a été élevé au rang de Chevalier de la Légion d’honneur.
Pape Diouf, un grand homme s’en est allé
Pape Diouf a rendu l’âme le 31 mars 2020 à Dakar. Atteint du Covid-19, il attendait d’être évacué à Nice, en France, pour bénéficier d’une meilleure prise en charge, mais il a perdu son souffle avant de pouvoir quitter le territoire sénégalais.
Selon les traditions musulmanes, il a été inhumé le 1er avril 2020 au cimetière musulman de Yoff. Au-delà des mots, l’Afrique et le monde du football ont perdu une grande personnalité en la personne de Pape Diouf. L’homme laisse derrière lui une famille endeuillée.
