Le Kenya explore une nouvelle stratégie pour soulager sa dette extérieure, en négociant avec la Chine la conversion d’une partie de ses emprunts actuellement libellés en dollars américains en yuans chinois.
Pour alléger sa dette, le Kenya veut passer du dollar au yuan chinois. D’après des informations relayées par Bloomberg, cette opération pourrait permettre au pays de réduire significativement ses coûts d’emprunt, avec une baisse attendue des taux d’intérêt d’environ 50 %.
Chaque année, Nairobi consacre près de 1 milliard de dollars au service de sa dette contractée auprès de la Chine. Une grande partie de ces fonds est liée au financement de la ligne ferroviaire à grande vitesse reliant Mombasa à Nairobi, prolongée jusqu’à Naivasha.
En convertissant ces remboursements en yuans chinois, le Kenya espère limiter l’impact des fluctuations du dollar tout en bénéficiant de conditions financières plus avantageuses offertes par Pékin.
Au 31 mars 2025, l’encours de la dette extérieure du Kenya s’élevait à 40,5 milliards de dollars, répartis comme suit : 14,4 milliards dus à la Banque mondiale, 7,52 milliards liés aux euro-obligations, 5,04 milliards envers la Chine.
Cette démarche intervient alors que le Fonds monétaire international (FMI) alerte sur le risque élevé de surendettement du pays. Pour atténuer cette vulnérabilité, Nairobi mise sur plusieurs leviers : rééchelonnement des échéances, diversification monétaire et recours accru aux financements multilatéraux.
Le projet de conversion en yuans chinois s’inscrit également dans une tendance croissante de dé-dollarisation observée dans certains pays africains confrontés à une pression budgétaire croissante.
En renforçant ses liens financiers avec Pékin, le Kenya cherche non seulement à desserrer l’étau de sa dette, mais aussi à affirmer une nouvelle orientation stratégique dans la gestion de sa politique économique.
