Droit de grève aux travailleurs – Les travailleurs des secteurs aéroportuaires et des hydrocarbures au Bénin n’auront plus le droit de grève. Les députés ont voté, mardi 11 octobre 2022, une loi qui leur retire complètement ce droit.
C’est la consternation au Bénin après le vote des députés d’une loi qui retire le droit de grève aux travailleurs des secteurs aéroportuaires et des hydrocarbures. Introduite par le gouvernement béninois au lendemain de la grève des aiguilleurs du ciel qui a paralysé l’aéroport de Cotonou fin septembre, cette loi a été votée, mardi 11 octobre 2022.
Dans la capitale béninoise, les premières réactions après le vote de la loi sont implacables. Les syndicats dénoncent une « loi corsée ». Dans un entretien accordé à un média local, Jean Assagbè, secrétaire de la Fédération des transports aériens, terrestres, maritimes et assimilés, ne cache pas son regret que la loi soit aussi corsée.
Le syndicaliste dénonce non seulement l’interdiction, mais les sanctions qui accompagnent les travailleurs qui tenteront de protester : l’emprisonnement. « Ça veut dire qu’il y a donc quelque chose de très important qui est arraché aux employés. L’État a le droit de réguler donc le secteur du travail, en mettant quand même des conditions en place pour qu’il y ait l’équilibre de toutes les forces en présence », a-t-il souligné.
Le secrétaire de la Fédération des transports aériens, terrestres, maritimes et assimilés assure que face à ce droit qui leur a été enlevé, les syndicats ne resteront pas les bras croisés. « Nous irons à sa conquête par les voies de recours qui sont reconnues par la Constitution, à travers la Cour constitutionnelle et éventuellement, peut-être, l’OIT (l’Organisation internationale du travail) », a précisé Jean Assagbè.
L’exécutif pour sa part a justifié cette décision par la sensibilité des secteurs touchés par cette loi : « Ces secteurs sont sensibles et doivent être mobilisés en permanence dans le contexte sécuritaire marqué par des attaques terroristes », justifie le pouvoir.
Rappelons que le retrait du droit de grève aux travailleurs est déjà en vigueur au Bénin depuis 2018, dans les hôpitaux, la justice et la sécurité.