La France et l’Arabie Saoudite ont occupé la scène mondiale de l’Intelligence artificielle (IA) avec deux évènements de haut niveau. Le premier s’est voulu plus « orienté politique » alors que le second a adopté une approche davantage tournée vers les entrepreneurs. Quelle place pour l’Intelligence artificielle en Afrique ? La bataille ne fait que commencer.
La planète IA avait rendez-vous avec son histoire, son momentum. À Paris puis à Riyad pour débattre du futur des innovations technologiques. Une cinquantaine de chefs d’État, de gouvernement et près de 5 000 entrepreneurs ont pris part aux différents événements.
Si la France et l’Union européenne ont frappé fort avec des investissements évalués respectivement à 109 et 200 milliards de dollars d’ici 10 ans. Une annonce qui pourrait aussi faire les affaires de l’Afrique. Plusieurs études indiquent qu’un marché de la sous-traitance pourrait rapidement éclore et créer un ruissellement des fonds vers le continent africain. Les entreprises africaines pourraient ainsi récupérer entre 35 et 40 milliards de dollars d’ici 10 ans en bons de commandes dans le secteur.
L’Afrique, une source motrice dans l’Intelligence artificielle (IA) mondiale
L’Afrique est le continent le plus jeune et le plus dynamique du monde avec ses 840 millions d’habitants. L’Intelligence artificielle en Afrique a le potentiel de transformer des secteurs importants tels que l’agriculture, la santé, l’éducation et les services financiers. L’IA peut par exemple améliorer les rendements agricoles, optimiser les soins de santé et personnaliser l’éducation. Ceci est réalisable grâce à l’appui et l’intérêt de grands groupes tech mondiaux comme Google qui investissent dans l’Intelligence artificielle en Afrique.
En 2023, la firme américaine a même lancé le programme “Google for Startups Accelerator : AI First” pour soutenir les start-up africaines dans le domaine de l’Intelligence artificielle. De leur côté, les institutionnels ne sont pas en reste. L’ONU a instauré un Conseil consultatif sur l’IA, un conseil qui comprend des experts africains, pour guider les politiques et les initiatives en matière d’IA sur le continent.
Selon un rapport de PwC, 65 % des entreprises en Afrique subsaharienne qui utilisent l’IA ont amélioré leur situation financière au cours des 12 derniers mois. 33 % des entreprises ont également vu leur chiffre d’affaires progresser et 32 % ont enregistré une hausse de rentabilité.
Cela booste l’ensemble des acteurs de l’écosystème, comme la communauté Indaba qui regroupe plus de 400 chercheurs africains en IA, travaillent sur des projets communs. C’est de cette vision qu’est né le projet Masakhane qui vise à créer un modèle de langue open source pour plus de 2 000 langues africaines.
Pour bénéficier des avantages de l’Intelligence artificielle en Afrique, il est urgent pour les pays africains de maîtriser cette technologie afin de maintenir une certaine souveraineté numérique. Cela permettrait d’éviter de dépendre de solutions imposées par des multinationales qui ne répondent pas aux réalités locales.
L’Afrique est bien positionnée pour tirer parti de l’IA et stimuler sa croissance économique. Les investissements, les initiatives locales et l’adoption croissante de l’IA par les entreprises montrent que le continent est prêt à jouer un rôle majeur dans ce domaine.