Secteur minier nigérian-Avec un potentiel minier estimé à 700 milliards de dollars, le Nigeria accélère la cartographie de ses ressources minières. Un chantier discret mais stratégique, destiné à changer la face d’une économie encore trop dépendante du pétrole.
Dans les profondeurs de la terre nigériane, se cache peut-être la prochaine grande révolution économique du pays. Encore largement dominée par les hydrocarbures, l’économie du Nigeria cherche désormais à se diversifier, et c’est dans son sous-sol que le gouvernement veut puiser son avenir. Les autorités comptent exploiter un potentiel minier évalué à 700 milliards de dollars, en s’attaquant à l’un des maillons les plus négligés de la chaîne minière : la cartographie géologique.
Dans le secteur minier, les promesses ne suffisent pas. Les investisseurs veulent du concret. C’est là qu’intervient la géologie. Selon l’Union africaine, la disponibilité de données géoscientifiques fiables est un élément central pour réduire les risques liés à l’exploration et stimuler l’investissement privé.
Le Nigeria l’a bien compris. Depuis 2023, plusieurs initiatives ont été lancées pour renforcer la connaissance de son sous-sol. Parmi elles, un accord avec l’Africa Finance Corporation (AFC) et Xcalibur Smart Mapping, entreprise spécialisée dans la cartographie géophysique, pour moderniser la collecte et l’analyse des données.
En 2024, un protocole d’accord a été également signé avec la France. Un partenariat qui prévoit un appui technique et financier à la Nigeria Geological Survey Agency, ainsi que la modernisation des laboratoires, des programmes de formation, et une coopération étroite avec les experts géologiques français. Sans oublier un nouvel accord signé avec l’Afrique du Sud, pays à l’expérience minière reconnue.
Si la dynamique est lancée, elle reste encore marquée par une certaine prudence. Les accords signés avec la France et l’Afrique du Sud ne sont, pour l’instant, que des déclarations d’intention. Aucun calendrier précis ni montant d’investissement n’a été communiqué à ce jour.
Pour l’heure, le secteur minier nigérian ne représente qu’environ 1 % du PIB national. Un chiffre modeste, à la mesure des défis qui restent à relever. Mais avec les bons outils, et une stratégie bien menée, le Nigeria pourrait faire de la géologie non pas un simple outil technique, mais un levier de transformation économique durable.