Les Assemblées annuelles de la BAD (Banque africaine de développement), qui se tiennent en Égypte du 22 au 26 mai 2023, accordent une attention particulière à la question de la souveraineté pharmaceutique de l’Afrique. Les discussions en marge de cette rencontre de haut niveau sont axées sur le décollage de la Fondation africaine de technologie pharmaceutique (APTF), une solution sanitaire à l’africaine.
L’un des aspects indispensables des Assemblées annuelles de la BAD 2023 en cours est l’espace d’échange organisé par la Fondation africaine de technologie pharmaceutique. Cet événement est prévu pour mûrir les idées sur les mécanismes d’indépendance sanitaire des pays africains. Il sera question de déterminer le plan du travail et le rôle stratégique de l’APTF dans l’architecture institutionnelle émergente de l’Afrique en matière de production et d’innovation pharmaceutiques.
Notamment, sur l’amélioration des infrastructures de santé en Afrique, l’accès à la technologie, les réglementations, le financement de la recherche. Et développement, et d’autres aspects liés au renforcement du secteur pharmaceutique africain. Cette séance de travail sera précédée par la présentation de l’initiative, par le professeur Padmashree Gehl Sampath, conseiller principal du président de la Banque en matière de produits pharmaceutiques et de santé.
À la fin des échanges, les experts vont retenir des stratégies pour renforcer les maillons faibles du système sanitaire africain, exposés par la Covid-19, sur plusieurs plans. Ces stratégies vont contribuer à combler les lacunes technologiques structurelles de longue date dans le secteur pharmaceutique africain et permettront de faciliter le transfert de technologie des pays développés vers l’Afrique. En outre, elles aideront à renforcer les capacités des entreprises pharmaceutiques africaines afin de produire des médicaments de haute qualité et contribueront également à réduire le coût des médicaments en Afrique.
En effet, la pandémie de Covid-19 a révélé les faiblesses de l’Afrique vis-à-vis des importations de médicaments. Avant la pandémie, plus de 70 % des médicaments consommés en Afrique étaient importés, représentant un coût annuel de 14 milliards de dollars. De ce point de vue, changer la donne pour permettre aux pays africains de développer leurs habiletés de production répond à des logiques de santé publique, stratégiques et économiques.
Créée par la BAD en 2022, à l’initiative des États membres de l’Union africaine, la Fondation africaine de technologie pharmaceutique (APTF) est une solution à cette inquiétude. Cette réponse locale vise à combler les lacunes technologiques structurelles du secteur pharmaceutique africain. Ce projet qui prend de l’envol avec les Assemblées annuelles de la BAD, permettra d’améliorer les capacités de production de médicaments en Afrique.
Aussi, il va faciliter le transfert de technologies des pays développés vers le continent, réduire le coût des médicaments et améliorer l’accès à des traitements abordables pour les Africains. « L’Afrique doit se doter d’un système de défense sanitaire, basé sur trois grands domaines : la relance de l’industrie pharmaceutique africaine, le renforcement des capacités africaines de fabrication de vaccins et la mise en place d’infrastructures de soins de santé de qualité », a détaillé, le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adelina à la création de l’institution.
