Europe, Asie, Afrique subsaharienne et Caraïbes. On retrouve dans chacune de ces zones des clients de Stephan Coridon, des managers et des équipes qu’il accompagne dans le développement de leur performance; ce qu’il sait faire le mieux !
Coach, facilitateur et conférencier international dans plus de 12 pays de la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique, Stephan Coridon à une expérience professionnelle de plus de 20 ans. Il conçoit et anime des programmes de développement du leadership et de coaching d’équipe pour de grandes multinationales comme Allianz, Airbus, Electrolux, Hewlett-Packard, Lidl, Nike ou encore Schneider Electric.
L’entrepreneur et homme d’affaires Franco-Martiniquais est connu pour sa capacité à aider les dirigeants à atteindre leur plein potentiel. Il croit fermement au potentiel des filles et fils du continent et s’est engagé à aider les dirigeants africains à devenir des leaders efficaces et compétents. Fondateur de Coaching Ways, première école certifiée ICF en Côte d’Ivoire, Stephan Coridon fait de la réinvention permanente son mode de vie.
Ocean’s News vous offre un entretien exclusif avec un redoutable entrepreneur, homme d’affaires, un faiseur de managers accomplis. Dans les lignes qui suivent, il partage avec nous ses aspirations pour l’Afrique et livre des stratégies aux entrepreneurs africains pour l’expansion de leurs entreprises et la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.
Stephan Coridon, présentez-vous à nos lecteurs qui vous découvrent pour la première fois. Qui est Stephan Coridon ?
Stephan Coridon : Je suis d’abord un chef de famille, père de 4 enfants. Ensuite, je suis un entrepreneur depuis 20 ans dans le domaine de la formation et du coaching de Managers à un niveau international.
Partagez donc avec nous votre parcours et vos débuts dans l’univers entrepreneurial.
Stephan Coridon : Diplômé d’une école de commerce, j’ai commencé ma carrière en Angleterre à des fonctions commerciales et marketing dans le secteur industriel avant de la prolonger dans l’informatique de gestion en France. Au début des années 2000, je m’engage dans une première aventure entrepreneuriale avec une startup qui me permet de découvrir l’univers des levées de fonds et des stratégies de croissance.
Premier échec, je décide de me diriger vers le conseil en stratégie et vers les métiers de l’accompagnement au changement en travaillant dans des cabinets de conseil parisiens. Avec cette expérience, je lance mon premier cabinet indépendant en 2004. Avec des hauts et des bas, cela dure depuis près de 20 ans maintenant. Et j’ai eu la chance de faire mon métier dans plus de 20 pays en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.
Vous évoluez dans un domaine de plus en plus prisé ces dernières années, celui de l’accompagnement d’entreprise. Avant de nous plonger dans cet univers qui vous passionne tant, dites-nous comment s’est fait votre mariage avec cet écosystème. Pourquoi cet intérêt pour l’accompagnement des managers ?
Stephan Coridon : Mon expérience de travail avec des petites entreprises et des grands groupes internationaux m’ont fait comprendre une chose importante : Quel que soit le type d’entreprise ou sa taille, ce sont les personnes avec leur caractère, maturité et compétences qui font la différence. Je l’ai non seulement vécu personnellement, mais je l’ai observé auprès de plusieurs milliers de personnes au sein de mes séminaires et ateliers. Pour aider ces personnes à pouvoir faire la différence, je me suis formé intensément à la socio-psychologie des comportements et au développement organisationnel.
De manière plus pratique, à quoi se résume votre travail ? Quelles sont les types d’entreprises qui constituent votre cible ?
Stephan Coridon : Mon travail consiste à aider des managers et des équipes de managers à transformer leurs façons de faire pour obtenir des résultats supérieurs. Transformer sa façon de faire exige de sortir de sa zone de confort, de dépasser ses blocages psychologiques et de reconsidérer ses valeurs. Mon rôle est d’aider dans ce processus. Les entreprises avec lesquelles je travaille vont, le plus souvent, des Petites et Moyennes Entreprises (PME) aux grands groupes internationaux dans tous les secteurs d’activité. Elles ont en commun l’envie de changer et de se transformer pour gagner en performance et en agilité.
Quelle est la valeur ajoutée de votre expertise par rapport aux autres entreprises qui évoluent déjà dans le domaine ?
Stephan Coridon : Nous sommes des spécialistes du comportement organisationnel dans une optique de résultats. Nous avons accompagné plus de 20 000 personnes à évoluer dans leurs attitudes et comportements dans des pays différents. Cette expérience solide nous permet d’être pragmatique et concret dans nos interventions. Nous permettons à nos clients de gagner du temps en changeant en profondeur les mentalités et modes de fonctionnement. Nous nous connectons aux objectifs stratégiques et opérationnels de nos clients et nous aidons à fluidifier leur exécution pour obtenir des résultats visibles et concrets.
Prenons donc l’exemple d’une entreprise qui rencontre des difficultés et fait appel à vous. Quelles sont les différentes étapes de votre procédure d’accompagnement pour arriver à transformer cette entreprise afin qu’elle ait de meilleurs résultats ?
Stephan Coridon : Nos approches sont toujours réalisées sur-mesure et dépendent des objectifs, contraintes et enjeux de nos clients. Toutefois, elles commencent toujours par un diagnostic qui permet d’identifier les forces et faiblesses de l’organisation. Sur la base des résultats de ce diagnostic, nous construisons un dispositif d’intervention spécifique et amenons nos participants à établir un plan d’action concret avec des indicateurs de mesure du succès. Cette approche permet de focaliser l’énergie sur les leviers de performance les plus pertinents et plus efficaces à court terme.
Comment expliquez-vous que la transformation soit souvent synonyme de surcharge de travail pour les salariés ?
Stephan Coridon : Toute transformation est, d’abord pour les acteurs de l’entreprise, un processus émotionnel. Ce processus n’est pas agréable et génère bien souvent des résistances au changement. Changer demande un travail supplémentaire, car il faut sortir de sa zone de confort. C’est parfois violent comme travail, car c’est avant tout un travail sur soi-même. Pour transformer le système, il faut déjà se transformer soi-même. C’est fréquemment là que nous intervenons.
De votre avis d’expert, à l’heure où l’entrepreneuriat est clamé par tous, où en sommes-nous dans les entreprises portées par les entrepreneurs africains en matière de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ?
Stephan Coridon : La gestion prévisionnelle des emplois est quasi-inexistante en Afrique parce que, malheureusement, les visions sont principalement court-termistes. Un entrepreneur en Afrique est d’abord focalisé sur le développement de son chiffre d’affaires et va tenter de saisir le maximum d’opportunités. Le développement du capital humain n’est pas sa priorité, car il veut avant tout sécuriser ses revenus et sa trésorerie. C’est assez compréhensible, mais ne pas développer le capital humain, c’est handicaper le développement à long terme de l’entreprise.
La question de l’entrepreneuriat sur le continent est justement un sujet qui s’invite dans tous les débats aujourd’hui. Vous partagez cette “vision” d’une Afrique où les filles et fils du continent se tournent vers l’entrepreneuriat pour créer de la richesse ?
Stephan Coridon : Je vois beaucoup d’entreprises qui ne créent pas de richesses en Afrique et, au contraire, en perdent. Se tourner vers l’entrepreneuriat n’est ni une garantie de succès ni de richesses. Certaines personnes ne sont, d’ailleurs, pas faites pour être entrepreneurs et en viennent à ce choix de carrière parce qu’elles ne trouvent pas d’emplois salariés. Et puis, on a une mauvaise tendance à penser que la richesse est seulement économique. Que fait-on de la richesse sociale, culturelle ou intellectuelle ? Je crois qu’une nation se construit aussi avec ces richesses et que cela nous invite à voir l’entrepreneuriat au sens large et non pas exclusivement au sens économique.
Dans le contexte actuel, ces entreprises portées par les jeunes entrepreneurs peuvent-elles se projeter pour produire et décliner une stratégie de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences efficaces ?
Stephan Coridon : Un jeune entrepreneur en Afrique sait qu’il a besoin de ressources pour se développer. La première des ressources qu’il recherche est d’abord financière, mais il doit garder en tête qu’elle est tout aussi importante que la ressource humaine. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il faut qu’il s’engage absolument dans la définition et la mise en œuvre d’une stratégie prévisionnelle des emplois et des compétences. C’est une démarche complexe qui ne peut pas être prise à la légère. Mais je l’invite toutefois à travailler au développement des compétences clés de ses collaborateurs pour projeter son entreprise.
Face à ce constat, quel doit être le rôle des managers de ces entreprises ?
Stephan Coridon : Le rôle des managers est fondamental dans cet objectif parce que l’atteinte des objectifs dépend des capacités des collaborateurs. Plus les collaborateurs ont des capacités, plus ils sont efficaces et efficients. Une des tâches clés du manager est la délégation. Il est difficile de déléguer à des collaborateurs incompétents. En négligeant le développement des capacités et compétences de son équipe, le manager handicape fortement sa performance et l’atteinte de résultats supérieurs.
Dans votre travail sur le terrain quels outils proposezvous aux managers d’entreprises pour jouer pleinement leur rôle ?
Stephan Coridon : La boîte à outils du manager est pléthorique et permet de renforcer son savoir-faire, mais je veux insister sur un point capital trop souvent négligé : le savoir-être du manager. Je veux parler ici non seulement de ses qualités émotionnelles et relationnelles, mais aussi de ses valeurs et convictions. Dans notre travail, nous mettons à disposition des managers des outils psychométriques et comportementaux qui leur permettent de mieux se connaître et de transformer en profondeur leurs attitudes et qualités humaines.
On parle de plus en plus de la responsabilisation des salariés dans leur évolution professionnelle. Qu’en est-il vraiment de l’univers entrepreneurial en Afrique ?
Stephan Coridon : Il y a en Afrique, un travail énorme à faire sur la maturité et la responsabilisation des salariés. J’observe beaucoup un sentiment de dépendance chez les salariés avec peu de prise d’initiative. La culture managériale en Afrique ne permet pas encore de développer la responsabilisation des salariés. Elle reste trop directive et parfois paternaliste. Ce style managérial crée à terme une culture infantilisante qui freine l’autonomie et la responsabilisation.
Stephan Coridon, quel doit être l’itinéraire d’une personne qui veut se spécialiser dans l’accompagnement des managers et des équipes dans le développement de leur performance ?
Stephan Coridon : Je ne crois pas qu’il y ait un itinéraire type. Il y a différentes formes d’accompagnement qui vont du conseil au coaching en passant aussi par le mentoring et la formation. La personne qui souhaite accompagner des managers doit d’abord déterminer son positionnement en fonction de son expérience et de ses envies. Cependant, il y a, selon moi, une qualité fondamentale à développer : savoir écouter avec humilité.
Vous avez justement ouvert dans ce sens Coaching Ways, la première école certifiée ICF en Côte d’Ivoire. Parleznous de cette école.
Stephan Coridon : Coaching Ways est une école qui forme des professionnels à devenir des Coachs professionnels de haut niveau reconnus au niveau international par l’International Coaching Federation (ICF), la plus importante fédération de Coaching Professionnel dans le monde. Nous avons ouvert cette école en Côte d’Ivoire pour donner de la crédibilité à ce métier en Afrique de l’Ouest et élargir le choix de Coachs professionnels de qualité en Côte d’Ivoire. La première promotion a commencé en mars 2023 et nous ouvrons la 2e promotion à partir de novembre prochain.
Pourquoi le choix de la Côte d’Ivoire et qui sont ces personnes que Coaching Ways accueille ?
Stephan Coridon : Le choix de la Côte d’Ivoire était évident en Afrique de l’Ouest, car c’est un carrefour dynamique où transitent de multiples professionnels. Nous avons accueilli un groupe de 13 professionnels au sein de la première promotion : 2/3 des participants sont issus des fonctions RH, 1/3 sont des entrepreneurs.
Combien de temps dure une formation au sein de Coaching Ways et quels sont les diplômes octroyés aux étudiants ?
Stephan Coridon : Le programme est un parcours de formation de 7 à 9 mois au sein d’une promotion de 16 à 24 personnes. Le parcours est certifiant et les participants sont évalués en fin de parcours sur leur maitrise des compétences clés de coach professionnel selon le référentiel de l’International Coaching Federation. Ils reçoivent un diplôme de l’école qui leur permet d’avoir une accréditation internationale.
Stephan Coridon, avant de mettre fin à cet entretien, partagez avec nous les coulisses de votre ascension. Les échecs, les mésaventures… cet ensemble d’éléments qui constitue aujourd’hui votre success story.
Stephan Coridon : Mon parcours n’est pas du tout linéaire et n’a jamais été un fleuve tranquille sur les plans personnels et professionnels : J’ai déposé le bilan, divorcé, traversé des épisodes dépressifs, ma compagne a été touchée par un cancer. Je dois dire que beaucoup de moments de ma vie ont été difficiles, mais ils ont forgé mon caractère et m’ont appris la résilience et l’humilité. Aujourd’hui, je ne cherche pas à réussir dans la vie, mais plutôt à réussir ma vie. Mes choix sont connectés avec mes valeurs profondes et le sens que je donne à mon existence. Ce que je fais aujourd’hui est tourné vers le développement de l’humain et je le vis comme un privilège.
Quels conseils pouvez-vous donner à tous ces jeunes qui liront cette interview et qui souhaiteront vous emboîter les pas ?
Stephan Coridon : Je leur dirai d’être toujours exigeants et bienveillants avec eux et les autres. Je leur dirai aussi de cultiver l’excellence et de bannir la complaisance. Je leur dirai de se cultiver en permanence pour forger des convictions profondes. Je leur dirai enfin de toujours agir avec intégrité, dignité et respect de l’autre.
Stephan Coridon, merci pour le temps accordé au magazine Ocean’s News.
Stephan Coridon : A votre service.
