Si l’être humain est connu pour n’avoir qu’une vie, les vêtements, eux, en ont plusieurs. C’est ce que nous apprend Judith Gbaliboa à travers le concept MAREVA – Marché de Recyclage et de Valorisation. Il s’agit en effet d’un marché de seconde main, ou les gens peuvent vendre des articles vestimentaires, qu’ils n’utilisent plus, et s’en acheter d’autres, à des prix très compétitifs. Lancé depuis avril 2019, le concept MAREVA ne cesse de conquérir davantage d’adeptes. Découverte.
Promouvoir le recyclage vestimentaire et impacter positivement l’environnement tout en faisant des gains financiers. Telle est la mission que s’est assignée Judith Gbaliboa à travers MAREVA – Marché de Recyclage et de Valorisation. Conseillère en style vestimentaire et personal shopper, elle ne tarda pas à remarquer dans ses consultations privées, combien certaines de ses clientes sous-exploitaient des vêtements qui coûtent parfois très cher, parce que ceux-ci ne répondaient plus à leurs goûts ou ne correspondaient tout simplement plus à leur morphologie.
Peu importe les raisons, elle se retrouvait d’une manière ou d’une autre avec beaucoup d’anciens vêtements en très bon état. Grâce à son flair pour la chose entrepreneuriale, elle va commencer par proposer ces vêtements à d’autres clientes pour lesquelles ils iraient mieux. C’est ainsi que le recyclage vestimentaire a débuté.
La foire des soldes vit alors le jour pour la première fois, en avril 2019, pour répondre aux besoins d’un public plus large. L’équipe d’organisation n’a d’ailleurs pas eu tort de lancer le concept. En effet, les deux jours d’exposition avaient été insuffisants pour combler les attentes des uns et des autres. Le Marché de Recyclage et de Valorisation est alors devenu une activité à temps plein. Ainsi, une simple idée est devenue une réalité publique. Les organisateurs ont dû cependant suspendre les activités en 2020 pour respecter les contraintes liées à la pandémie du Coronavirus alors même que le concept commençait à s’enraciner et à être davantage connu.
MAREVA : une solution sur-mesure
« Trois (03) principales raisons ont motivé le lancement du concept MAREVA : Mon aversion pour le gaspillage (dans tous les domaines), mon engagement à contribuer à la préservation de notre environnement, à travers mon métier et enfin, le désir ardent de créer quelque chose qui pourra véritablement servir à l’humanité. » Ces mots de Judith Gbaliboa en disent long sur le niveau de son engagement à être utile à l’humanité.
MAREVA résout ainsi le problème de la mode rapide (fast-fashion), de la surconsommation et du gaspillage en matière vestimentaire. Il permet en effet de valoriser les articles usagés en prolongeant leur durée de vie et en leur donnant un nouveau visage. MAREVA a également pour mission de contribuer au développement économique et éco-responsable de l’Afrique grâce à des modèles économiques bien définis. Par ailleurs, c’est la spécialisation de sa promotrice, dans le secteur du vestimentaire qui fait la particularité de MAREVA dans l’arène de la lutte écologique.
De nombreuses études ont en effet prouvé les lourdes conséquences de l’industrie de la mode rapide sur la planète. Une façon alors de réduire ces risques, serait de prolonger la durée de vie des vêtements en les utilisant le plus longtemps possible. C’est ce qui donne à MAREVA, toute sa raison d’être. Aujourd’hui, le concept rassemble plus de 800 vendeurs et des milliers de clients à travers tout le Togo. Avec son équipe, Judith travaille d’arrache-pied pour l’accomplissement de sa mission et la réalisation de sa vision.
La grande braderie, des articles recyclés à petit prix
Vendre à petit prix est devenu la marque distinctive de MAREVA. Ainsi, de nombreux commerçants en font le canal idéal pour leur déstockage ou le bradage de leurs articles non vendus. « C’est ainsi que “La Grande Braderie” a été pensée pour éviter de noyer le concept MAREVA et en même temps, saisir l’opportunité des “soldes” ou “déstockages”. L’objectif ici est d’aider les commerçants et entrepreneurs de divers domaines à écouler rapidement les articles qu’ils n’ont pas pu vendre depuis un moment. Il s’agit également de les aider à promouvoir leurs produits ou services auprès d’une cible qualifiée et à élargir leur portefeuille client », précise Judith Gbaliboa.
Pour la deuxième édition de “La Grande Braderie” qui aura lieu cette année, du 7 au 9 juillet, les organisateurs promettent déjà plus de diversité dans les articles qui seront exposés. En témoignent les propos de la promotrice : « Au vu des manifestations d’intérêt que nous avons par rapport à la prise des stands d’exposition, nos interlocuteurs font dans divers domaines. C’est justement ce qui va caractériser cette seconde édition, en plus de l’agrandissement du format de l’évènement, en raison du lieu choisi pour le tenir : l’université de Lomé ».
Il y aura pareillement de nouveaux exposants, plus de visiteurs, donc d’acheteurs ; de partenaires et de sponsors. Il faut noter que l’évènement est ouvert à tout le monde. D’une part, aux commerçants et entreprises ayant du stock à écouler, aux entrepreneurs souhaitant promouvoir leurs produits ou services et réaliser des ventes considérables, auprès d’un large public. D’autre part, des hommes et femmes de toutes catégories (étudiants, commerçants, entrepreneurs, employés d’entreprise, professionnels de différents domaines d’activité…) de la tranche d’âge de 16 à 50 ans.
Judith Gbaliboa : entrepreneure engagée pour l’environnement
« Créer des entreprises innovantes à forte valeur ajoutée et réduire considérablement la pauvreté en Afrique, non seulement par la création d’emplois décents, mais également, par la création de richesses en Afrique, et la promotion des talents et génies africains ». Ce sont ces mots qui résument la vision de Judith Gbaliboa.
Togolaise, Judith Gbaliboa est diplômée d’une licence en finance contrôle comptabilité et d’un certificat de formation en conseil en image. Elle exerce en tant que conseillère en style vestimentaire et personal shopper depuis 2018 avec une agence à la clé. Même si notre entrepreneure avoue avoir connu des périodes de doute en sa capacité à se consacrer à ses projets, elle reconnaît l’esprit entrepreneurial qui l’habitait depuis sa tendre enfance. Elle confie à Ocean’s News : « … depuis le cours primaire, j’ai toujours vendu quelque chose, en classe, pendant les vacances… ».
Son engagement en faveur de la préservation de l’environnement est justifié par la connaissance qu’elle a de l’impact de la mode rapide sur l’environnement. C’est justement ce qui occupe la majorité de son temps actuellement. Elle a d’ailleurs été, en novembre 2022, lauréate du prix meilleur projet au féminin, lors du concours T-fertile organisé à l’occasion du SALON FERIN grâce à son concept MAREVA – Marché de Recyclage et de Valorisation.
Pour les objectifs à court et à long terme, il s’agit pour Judith et son équipe de couvrir tout le territoire togolais d’ici début 2024. Commencer à explorer la sous-région, pour être en 2026, la référence en matière de plateforme digitale africaine de la seconde main fédérant des millions de personnes et de transactions matérielles comme financières.
Vous souhaitez vendre les vêtements que vous ne portez plus ou en acheter de secondes mains chics à petits prix ? Vous savez désormais vers qui vous tourner. Contacts : +228 96 10 10 69/ 70 65 83 35.