Au Mali, Djooli illustre comment une innovation locale peut allier technologie et solidarité pour répondre à une urgence de santé publique, en s’appuyant sur l’engagement citoyen et les outils numériques.
Djooli, une solution d’e-santé développée localement, mise sur la technologie pour rapprocher donneurs et patients. Imaginée par Abdourahamane Boubacar Diarra et Soumaila Abdoulaye Diarra, cette application connecte ceux qui ont besoin de sang avec ceux qui sont prêts à en donner. Et ce, en quelques clics.
Disponible sur Android et iOS, l’application a déjà été téléchargée plus de 500 fois sur le Play Store. Une fois inscrit, l’utilisateur devient un « djool », un nom affectueux désignant les donneurs volontaires. Chaque profil regroupe les informations essentielles : groupe sanguin, ville de résidence, historique médical… tout pour faciliter une prise en charge rapide et ciblée.
Le fonctionnement prévoit que lorsqu’un patient a besoin d’une transfusion, il peut lancer une alerte, en précisant le groupe sanguin, la localité et l’établissement hospitalier. Les djools compatibles, identifiés grâce à la base de données, reçoivent une notification en temps réel les invitant à se rendre sur les lieux. Un dispositif qui mise sur la réactivité, dans un contexte où chaque minute peut faire la différence.
Mais Djooli ne s’arrête pas à la mise en relation. La start-up ambitionne de fédérer une véritable communauté nationale autour du don de sang. Sensibilisations, campagnes de communication, partenariats avec des centres hospitaliers… tout est mis en œuvre pour encourager un élan solidaire et durable.
Cette approche n’est pas passée inaperçue depuis son lancement. En 2024, l’application a remporté la deuxième place du Prix Orange de l’entrepreneur social d’Afrique et du Moyen-Orient (POESAM), décrochant une dotation de 4 millions FCFA, soit environ 6 850 dollars. Une récompense qui vient saluer une initiative locale, adaptée aux réalités du terrain et aux défis sanitaires du pays.
