La journaliste et écrivaine béninoise Géraldine Faladé, figure discrète, mais influente du féminisme africain, s’est éteinte à l’âge de 90 ans. Elle laisse derrière elle un héritage inestimable.
Le monde du journalisme et de la littérature africaine perd une figure assez emblématique. Géraldine Faladé, journaliste et militante infatigable, s’est éteinte à l’âge de 90 ans. Tout au long de sa vie, elle a porté haut la voix des femmes et documenté les luttes qui ont marqué l’histoire du continent africain.
Née en 1935 à Porto-Novo, au Bénin, Géraldine Faladé grandit dans une famille militante. Son père, Maximilen Faladé, journaliste et critique du colonialisme, lui transmet la passion des mots et de l’engagement. Cette fibre contestataire l’amène à embrasser le journalisme après des études au Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris.
Dès les années 1960, elle collabore avec La Vie Africaine, avant de rejoindre la Sorafom, l’ancêtre de RFI. Reporter engagée, elle couvre des événements historiques importants, comme les manifestations après l’assassinat de Patrice Lumumba ou encore le massacre des Algériens à Paris en 1961.
Géraldine Faladé : un combat pour la mémoire et la reconnaissance des femmes africaines
En parallèle de sa carrière journalistique, Géraldine Faladé milite pour l’émancipation des femmes en Afrique. En 2020, elle publie “Turbulentes !”, un ouvrage consacré aux femmes africaines qui ont marqué l’histoire. « Il est essentiel que les jeunes générations connaissent celles qui ont ouvert les portes avant elles », avait-elle expliqué.
Jusqu’à ses derniers jours, elle travaillait sur un second tome de cet ouvrage, dans le but de poursuivre son combat pour la transmission et la mémoire du féminisme africain.
Si Géraldine Faladé nous quitte, son héritage, lui, demeure. Son engagement, sa plume et sa volonté de faire entendre la voix des femmes africaines continueront d’inspirer les générations futures.
