Adopté par l’Union africaine et annoncée officiellement le lundi 17 février 2025 dans un communiqué de la BAD, le Mécanisme Africain de Stabilité Financière (AFSM) pourrait bien être la clé d’un renouveau économique sur le continent. Le dispositif mis en place pour renforcer la stabilité financière et faciliter le refinancement de la dette publique, pourrait également impacter favorablement les PME et PMI africaines, moteur important du développement économique du continent.
Portée par la Banque africaine de développement (BAD), le Mécanisme africain de stabilité financière (AFSM) a été entériné lors du 38e sommet de l’UA à Addis-Abeba. L’initiative vise à offrir un filet de sécurité aux pays africains confrontés à des difficultés macroéconomiques.
Grâce à une capacité de financement améliorée, les États peuvent accéder à des emprunts à des taux plus avantageux et, par conséquent, alléger la pression sur les finances publiques. Cette stabilisation financière pourrait permettre aux gouvernements de rediriger une partie des fonds initialement destinés au service de la dette vers des investissements stratégiques dans des secteurs tels que l’industrie, l’agriculture et l’innovation.
Mécanisme africain de stabilité financière : un accès au financement facilité pour les PME/PMI
Le Mécanisme Africain de Stabilité Financière (AFSM) peut-il changer la donne pour les PME/PMI africaines ? C’est la question que se posent de nombreux acteurs de l’écosystème entrepreneurial depuis l’adoption de ce dispositif. L’un des principaux défis des entreprises africaines reste l’accès au financement. Si l’AFSM contribue à la stabilité économique des pays du continent, les banques locales pourraient bénéficier de conditions de refinancement plus avantageuses et, par conséquent, accorder davantage de crédits aux PME et PMI.
Cette amélioration dépendra fortement de la volonté des gouvernements à instaurer des politiques incitatives, notamment la mise en place de garanties de crédit pour les PME, la baisse des taux d’intérêt sur les prêts commerciaux et la facilitation de l’accès aux financements alternatifs, comme le capital-risque ou les fonds de développement. Sans ces mesures d’accompagnement, les bénéfices du mécanisme pourraient rester limités aux grandes institutions financières sans réellement impacter les petites entreprises.

Au-delà du financement, la stabilité économique créée par le Mécanisme africain de stabilité financière (AFSM) pourrait améliorer l’attractivité des marchés africains pour les investisseurs. Une situation économique prévisible et stable incite les investisseurs à s’engager sur le long terme, un engagement qui offrira plus d’opportunités aux PME et PMI.
Un environnement plus stable pourrait encourager l’arrivée d’investissements directs étrangers (IDE) et faciliter les partenariats entre entreprises locales et internationales. Pour que cette dynamique bénéficie pleinement aux PME et PMI, il faut cependant que les États garantissent un cadre réglementaire favorable et simplifie les démarches administratives, pour lutter contre la corruption et promouvoir des politiques fiscales incitatives.
Le développement des PME et PMI est un enjeu capital pour l’emploi et la création de richesse en Afrique. Si les gouvernements utilisent efficacement les bénéfices du Mécanisme africain de stabilité financière (AFSM), ils pourront mettre en place des politiques publiques qui favorisent la croissance de ces entreprises, en facilitant notamment l’accès aux financements.
L’impact réel de l’AFSM dépendra aussi de l’adoption de stratégies nationales adaptées, qui devra concerner le développement des infrastructures, l’accès aux technologies et le renforcement des capacités entrepreneuriales. En l’absence de telles initiatives, la stabilisation financière risque de ne bénéficier qu’aux grandes entreprises et aux acteurs institutionnels, sans transformation tangible du tissu économique local.