Plongé dans le monde de l’entrepreneuriat depuis son jeune âge, Ben Aziz Konaté a transformé une entreprise individuelle en un véritable petit empire. Sa société Volaille d’Or reste un modèle du genre dans le secteur avicole en Côte d’Ivoire.
Trois agences (San-Pedro, Yopougon, Koumassi) ouvriront leur porte bientôt. Ben Aziz Konaté le vit comme l’apothéose d’une année riche en projets. « Il y a quelques semaines, nous avons ouvert un fast-food où nous vendons le haché de poulet pané », clame-t-il. Il faut dire que le jeune entrepreneur a de la suite dans les idées.
La clé de cette croissance ne tient que sur un précepte : le modèle de distribution. « Cela permet d’augmenter la vente de poulets, avec un objectif de 46 000 par mois et 552 000 l’année sur l’ensemble des points de ventes », précise le fondateur de Volaille d’Or dont l’ambition consiste à dépasser Foigny qui est son concurrent direct.
Si cette ambition est permise, c’est parce que la filière avicole se porte merveilleusement bien en Côte d’Ivoire et dans la sous-région. Le succès de ces entreprises tient aussi en une réalité. Le secteur connaît un développement sans précédent. Selon une récente étude de la FAO, la Côte d’Ivoire a produit 47 000 tonnes de volailles en 2018. Alors que le marché prend de l’épaisseur, la croissance est profitable à une entreprise que si elle est souple et agile dans son fonctionnement. Pour Ibrahima Ben Aziz Konaté, les poulets doivent être exposés vivant et abattus sur place en moins de cinq minutes.
Ben Aziz Konaté et la stratégie des petits pas
L’année a été particulièrement profitable pour Ben Aziz Konaté. L’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires brut de 300 millions de FCFA. Un résultat satisfaisant pour cette PME de trente salariés. Et le mois de décembre est crucial pour l’ensemble de la filière également. Si l’aviculture cartonne, sa croissance est enracinée depuis bien longtemps dans l’économie ivoirienne.
Selon la FAO, l’Afrique a produit 4,8 millions de poulets en 2014. En Côte d’Ivoire, il existe 2 200 éleveurs pour 1,5 milliard d’œufs soit une production de 44 000 tonnes de volailles/an et 19 millions de poulets consommés pendant les fêtes de fin d’années. C’est dire que les perspectives sont favorables au secteur, malgré la pandémie du Covid-19.
Selon le rapport du groupe bancaire néerlandais Rabobank publié en 2017, l’Afrique représente un marché d’une valeur estimée à 15 milliards dollars, et capte 15 % de la croissance mondiale de l’industrie avicole. À ce rythme, l’entrepreneur pourrait bien devenir milliardaire avant ses trente ans comme il l’indiquait publiquement récemment.
La difficulté de l’accès aux financements
Le business est nécessairement une affaire de confiance. Et cela se vérifie encore une fois de plus pour le secteur avicole. En raison de la grippe aviaire qui avait sévi en 2017, les institutions bancaires avaient refusé le financement de ces structures. Une mauvaise période pour la filière qui a depuis pris sa revanche. Mais auparavant, Ben Aziz Konaté avait parié sur la diversification. «J ‘ai démarré l’élevage de dinde. Le business a été positif avec de bons résultats », se rappelle-t-il. Si les banques s’étaient montrées frileuses à l’époque, rien n’indique qu’elles ne courront pas après lui dans les prochaines décennies.