Alors que la pandémie de Covid-19 frappe l’ensemble de la planète. Les incubateurs africains font de la résistance en préparant l’avenir. Une question tourmente les esprits de plus d’un : comment faire pour tenir le coup pendant la crise sanitaire.
En pleine crise, l’Atelier d’Innovation Collaboratif (AIC) O’Botama, un espace dédié aux jeunes entrepreneurs innovants basé au Cameroun a décidé de garder ses potes ouvertes. Dans une interview accordée à la rédaction du magazine Ocean’s News, Benjamin Ngongang, gérant de la structure nous dévoilent leurs ambitions en ces temps troublés.
Ocean’s News : Malgré la période de confinement, comment OSER L’Afrique fait face tout en maintenant ses opérations sur le terrain ?
Benjamin Ngongang : OSER L’Afrique poursuit ses actions en s’adaptant et notamment son action sur le terrain à travers l’atelier d’innovation collaboratif, O’Botama. Le Cameroun a adopté un ensemble de 13 mesures dès le 17 mars pour limiter la propagation du virus dans le pays et O’Botama s’y conforme. Nous avons fait le choix de ne pas fermer nos locaux pour l’instant conscient de l’impact que ça aurait pu avoir sur tous ceux qui s’appuient sur nous pour avoir une connexion internet notamment pour leurs activités. Cependant, nous avons pris toutes les mesures pour préserver la santé des personnes qui fréquenteront O’Botama durant cette période.
Ocean’s News : Quelle organisation a été mise en place pour maintenir les activités en temps de crise ?
Benjamin Ngongang : Depuis l’annonce du premier cas de Covid-19 au Cameroun, nous sensibilisons nos coworkers et jeunes entrepreneurs à travers des posts sur les réseaux sociaux, et des affiches dans notre espace. Du gel hydroalcoolique a été mis à l’entrée et doit être obligatoirement utilisé par toute personne venant de l’extérieur. Nous veillons aussi à ce que les tables de travail, poignées de porte et interrupteurs soient régulièrement désinfectés. Nous avons choisi de ne plus organiser d’évènements de plus de 10 personnes (la limite du gouvernement camerounais est fixée à 50 personnes). Des réunions et des formations peuvent être tenues, mais pas pour plus de 5 personnes.
Nous encourageons nos coworkers et incubés à ne venir à O’Botama que si cela est vraiment nécessaire, pour une réunion importante avec un client par exemple, ou pour envoyer des documents essentiels pour une opération. Pour les entrepreneurs que nous suivons dans le cadre de notre programme d’incubation, nous privilégions les échanges par mail et les visioconférences.
Ocean’s News : Quel est le programme pour les mois à venir ?
Benjamin Ngongang : La situation se gère au jour le jour partout. Personne n’est capable de prédire où nous en seront dans 2 semaines et encore moins dans 2 mois. Pour l’instant, nous poursuivons nos activités mais nous nous adapterons selon l’évolution de la pandémie dans le pays et les mesures décrétées par le gouvernement. Nous avons accueilli récemment une nouvelle vague d’entrepreneurs qui a besoin de notre accompagnement nous allons utiliser autant que possible les moyens de communication digitaux pour travailler avec eux en attendant de pouvoir à nouveau les accueillir physiquement.
Nous préparons aussi les activités culturelles pour le 2e semestre de l’année et une nouvelle forme d’atelier dans le cadre de notre centre d’expertise à destination des jeunes. Nous espérons que la crise sanitaire se termine assez vite pour pouvoir déployer tout cela et vous en parler davantage.
Ocean’s News : Quel bilan pouvez-vous tirer du premier trimestre ?
Benjamin Ngongang : C’est un bilan positif. L’année avait plutôt bien commencé par le bootcamp entrepreneurs, marquant le début de notre nouveau programme de mentoring et d’incubation NABIKO. C’est un programme important qui va durer le reste de l’année et qui est mené en partenariat avec la GIZ et SEEDS, une organisation similaire à OSER L’Afrique basée en Allemagne.
Si le Covid-19 a fait baisser le taux de fréquentation de O’Botama pour des raisons évidentes, nous continuons ceci-dit de recevoir des demandes d’accompagnement de nouveaux entrepreneurs par mail ou à travers notre site internet. C’est le signe que l’espoir reste présent et que tous se tiennent prêt à rebondir dès que possible. Nous devons rester optimistes et faire preuve de créativité pour traverser cette crise.
Propos recueillis par Rudy CASBI