L’économie sénégalaise repose, en grande partie, sur les transferts numériques. Ces fonds, d’environ 2,6 milliards USD, constituent un facteur de croissance économique valable pour le pays, si la question d’inclusion financière des femmes au Sénégal ne constitue pas d’obstacle.
Le Sénégal a connu, au cours de ces dernières années, une augmentation constante des transferts transfrontaliers de personnes à personnes. Cette croissance d’approximativement 6 % par an, obtenue par des canaux formels, a eu une faible participation des femmes.
Les résultats économiques que présente le Sénégal, remettent la question liée à l’inclusion financière des femmes dans le pays sur la table de discussion. En effet, les femmes ont moins d’accès aux services d’envoi et de réception de fonds que les hommes. Ce qui atteste que le pays devrait être en avance en ce qui concerne les transferts numériques. Et aussi, cumuler plus de taux de performance économique, si la question liée à l’inclusion financière des femmes au Sénégal avait été résolue.
Selon Mamadou Diallo, spécialiste senior du secteur financier Migration et transferts de fonds à l’UNCDF, le problème d’inclusion financière des femmes au Sénégal et de transfert numériques peut trouver facilement de solution. La distribution des agents femmes au Sénégal devrait être envisagée dans le cadre de recherches complémentaires.
Ensuite, il sera nécessaire de revoir les modèles de tarification et de partenariats innovants entre les sociétés de transferts d’argent et les fournisseurs de monnaie électronique. Ceci pourrait également réduire le coût des envois de fonds et accroître l’utilisation des paiements numériques dans le pays.
Les stratégies de transfert électronique au Sénégal sont à repenser. Malgré la forte mobilisation du pays allant jusqu’à 13 millions de comptes en 2020, la population est encore victime des restrictions liées aux transferts de fonds. La raison est que la plupart des applications de monnaie électronique ne sont disponibles qu’en français. Ce qui peut poser un problème d’inclusion pour les femmes, qui représentent 43 % des employés dans le secteur des services financiers.
Pour tenter de résoudre ce problème d’inclusion financière des femmes au Sénégal, la BCEAO a mis un règlement en place. Elle a pour but d’offrir un cadre de plus en plus propice à l’essai et à la mise à l’échelle de l’innovation.
Cependant, les défis liés à l’interopérabilité des paiements numériques, l’accès aux systèmes de paiement pour les institutions financières non bancaires et le manque d’alignement sur les réglementations fondées sur les risques persistent et nécessitent d’autres actions.