Depuis lundi 29 mai, 175 délégués d’Afrique sont réunis à Paris pour la deuxième des cinq sessions de négociations destinées à élaborer d’ici fin 2024 un traité juridiquement contraignant sur la pollution plastique.
Des délégués et dirigeants du continent africain envisagent renforcer les capacités de lutte contre la pollution plastique en Afrique. À Paris, dans le cadre de la deuxième des cinq sessions de négociations et réflexion sur le fléau, les échanges s’activent pour la première fois sur l’exécution d’un « traité mondial contre la pollution plastique« . Une occasion pour les délégués d’Afrique, de plaider la cause du continent africain, première victime de la pollution plastique.
L’objectif est de parvenir à l’adoption d’une réglementation ambitieuse, afin de résoudre une crise des plastiques en croissance rapide, avec une production plus tripler d’ici 2060. C’est donc une aubaine pour chaque pays participant de la session, d’orienter la balle du traité mondial contre la pollution plastique en sa faveur.
À l’issue des échanges, les participants ont convenu d’un fonds spécial pour aider les pays en voie de développement, dans la résolution du problème. Dans une déclaration adressée aux délégués, le représentant du Ghana, au nom de l’Afrique, fait un appel pour le renforcement des potentialités techniques et structurelles des pays du sud, notamment dans la gestion des déchets plastiques. « L’Afrique est extrêmement confrontée à la pollution plastique. Cette pollution contamine nos décharges, nos sols et l’air que nous respirons, même nos belles plages côtières ne sont pas épargnées », a-t-il affirmé.
Selon les rapports, la situation de l’Afrique face à la pollution plastique est due à l’absence d’infrastructures pour gérer les déchets plastiques comme les bouteilles et les emballages. Pour cela, les délégués africains font une demande de création d’un fonds appuyé par le secteur privé. En considérant une autre priorité du continent, qui est la transparence et la traçabilité des produits plastiques. En outre, le contrôle sur la composition des additifs utilisés dans la production des plastiques.
Pour bannir ce sort inquiétant qui expose de plus en plus les populations, certains pays comme le Kenya veulent appliquer le principe du pollueur-payeur pour responsabiliser les fabricants. Pour sa part, le pays plaide pour un futur accord basé sur la Convention de Bâle, qui empêche le transfert de déchets dangereux entre les pays.
Alors que la pollution plastique constitue un danger pour des pays, certains par contre en tirent profit, à l’instar du Cameroun. « Avec les déchets plastiques, nous pourrons produire du biogaz, des pavés pour mettre sur le sol. Nous pourrons produire beaucoup de choses. Nous devons maintenant exceller dans la formation de la jeunesse à la transformation de ces déchets plastiques, et ça peut générer des emplois pour les jeunes de notre pays », a déclaré Ghislain Kwayeb Mbiada, membre de l’ONG Jeunes en action pour le développement.