Au Zimbabwe, les habitants des zones rurales se tournent vers la cueillette des fruits de baobab. Cette activité émerge comme une bouée de sauvetage pour les communautés frappées par les effets dévastateurs du changement climatique.
La cueillette des fruits de baobab devient une stratégie de survie économique pour les communautés rurales touchées par le changement climatique au Zimbabwe. Cette nouvelle source de revenus émerge à une période où les conditions climatiques extrêmes, comme les sécheresses prolongées, ont perturbé les cultures traditionnelles.
Dans les régions rurales du Zimbabwe, où les sécheresses ont gravement affecté les cultures traditionnelles, la cueillette des fruits de baobab offre une alternative pour générer des revenus. Loveness Bhitoni, une résidente de Mudzi, cité par africanews, se lève avant l’aube pour passer ses journées à chercher ces fruits. Elle marche à travers des paysages arides et épineux pour arriver à ses fins. Elle vend sa récolte à bas prix aux transformateurs industriels ou à des intermédiaires, une activité qui est devenue une source essentielle de subsistance.
« Cette année, nous n’avons pas eu de récoltes régulières. Nous survivons grâce à l’argent des fruits de baobab. Nous pouvons seulement acheter du maïs et du sel. L’huile de friture est un luxe, et parfois, je passe un mois sans acheter de savon. Les frais de scolarité et les vêtements pour les enfants sont hors de portée », témoigne Loveness Bhitoni.
L’intérêt international pour les produits à base de baobab a considérablement augmenté, faisant de cette activité une opportunité économique vitale pour les régions rurales. Toutefois, les revenus obtenus par les cueilleurs restent insuffisants, selon Zimtrade, l’agence de promotion des exportations du Zimbabwe. Pour améliorer la situation, Zimtrade propose la création d’unités de transformation locales.
« Dans de nombreux pays, des bourses des matières premières ont été établies pour assurer une évaluation équitable. Je pense que cela permettrait de garantir que les agriculteurs, ainsi que les femmes et les enfants qui cueillent ces fruits, ne soient pas défavorisés. Actuellement, les prix sont fixés librement par les acheteurs, faute de marché régulé », explique l’économiste Prosper Chitambara.
Selon Zimtrade, le Zimbabwe abrite environ 5 millions de baobabs. Le Centre pour la promotion des importations du gouvernement néerlandais prévoit que le marché mondial du baobab pourrait atteindre 10 milliards de dollars d’ici 2027 et offrir un potentiel de croissance considérable pour les communautés locales.