Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (UNHCR) s’inquiète de l’interruption prolongée d’Internet et des lignes téléphoniques dans plusieurs parties de la région Oromo alors que sévit le Covid-19. Le 29 mars dernier, l’institution a ordonné au gouvernement éthiopien de rétablir Internet.
Selon l’UNHCR, les télécommunications sont primordiales sur plusieurs plans dans la lutte contre la propagation du Covid-19. « Elles permettront de faire passer les messages de prévention, de mobiliser le personnel sanitaire et d’informer la population sur l’évolution de la crise », a expliqué l’UNHCR.
L’institution onusienne a, à cet effet, sommé le gouvernement de mettre fin à ce blocage qui a débuté depuis le 7 janvier 2020. Ces coupures touchent les localités de Kellem Wellega, Oromia occidental, Wellega Ouest et Horo Gudru Wellega.
Pour se défendre face à l’ordre de l’UNHCR, le gouvernement évoque des questions de sécurité. L’UNHCR fait tout de même remarquer « qu’au milieu de la crise de Covid-19, des informations factuelles et pertinentes sur la maladie et sa propagation doivent atteindre toutes les personnes, sans exception. Il est également essentiel que les informations sur la maladie soient facilement disponibles dans des formats et des langues compréhensibles, et que les informations soient adaptées aux personnes ayant des besoins spécifiques ».
Outre l’épine que représente cette coupure d’Internet dans le pied du combat contre le coronavirus, la situation dans la région Oromo va susciter également des pertes financières. En 2019, une étude de TOP10VPN avait estimé à 56,8 millions de dollars, les pertes enregistrées par l’Éthiopie après 346 jours d’interruption de services.
Au 30 mars 2020, les différentes zones de la région Oromo sont déjà à 83 jours de coupure d’Internet et du téléphone.
Source : agence ecofin