Les publics africains sont sous les charmes des séries télévisées chinoises. La majorité des séries chinoises diffusées en Afrique ont connu un grand succès ces dernières années. Le secret de cette réussite se trouve dans l’histoire et le message qu’elles véhiculent.
Depuis une décennie déjà, les séries télévisées chinoises séduisent les publics africains. Certaines thématiques ont plus de succès que d’autres et donc suscitent différentes réactions. On se pose la question sur ce qui relie l’africain au chinois.
Quelques raisons qui expliquent l’engouement des africains autour des séries télévisées chinoises
01. Les thématiques
En effet, les thématiques sur lesquelles portent les séries constituent une raison fondamentale de l’amour des africains pour les séries télévisées chinoises. Si la thématique s’inscrit dans un contexte africain, cela crée la sensibilité autour de la série. C’est l’exemple des sujets comme le mariage et ses défis, la vie et la mort.
02. Les valeurs
Les africains accordent un grand intérêt à leurs valeurs. Les valeurs définissent leur identité et leur culture. Alors les publics africains sont plus accrochés aux séries chinoises qui véhiculent des valeurs qu’ils partagent.
Même s’ils ont rejoint tardivement le marché africain par rapport à d’autres pays, les sociétés de médias chinoises ont conquis très vite le continent africain avec leurs contenus télévisés. De nombreuses séries télévisées ont alors été traduites en langues africaines et lancées pour tester le marché sur divers sujets, tels que les arts martiaux, la vie familiale chinoise, les modes des nouvelles catégories urbaines, les idoles de la jeunesse et les sagas historiques.
Parmi ces productions, les films de Kung Fu et les émissions sur la vie familiale des Chinois sont les plus populaires auprès du public africain très varié. En revanche, les séries décrivant les modes de vie des nouvelles catégories de jeunes urbains n’ont pas donné de bons résultats.
Deux exemples de cas précis de séries chinoises
01. « A Beautiful Daughter-in-law Era »
En 2011, la série chinoise « A Beautiful Daughter-in-law Era » traduite en swahili, est devenue très populaire en Tanzanie et a suscité beaucoup l’admiration des publics. La série a été beaucoup taguée sur les réseaux sociaux. Les relations entre la belle-mère et la belle-fille, et le sujet de la vie et de la mort, ont touché beaucoup les admirateurs tanzaniens.
La série est considérée comme un modèle des relations complexes et des contradictions entre les membres féminins d’une famille. Elle a atteint un record historique d’audience à la télévision nationale tanzanienne et a été rediffusée jusqu’à quatre fois. Elle a été ensuite traduite dans d’autres langues africaines et, diffusée avec un grand succès dans plusieurs pays, notamment en Ouganda, au Rwanda et au Sénégal.
La popularité de la série « A Beautiful Daughter-in-law Era » en Afrique a créé de multiples réactions dans des médias européens, américains et africains. Certains critiques l’ont considérée comme un moyen majeur pour la Chine d’exporter des valeurs sociales chinoises et donc d’accroître son influence culturelle après le succès de son développement économique.
02. « Nothing but thirty »
Après le succès connu par la série « A Beautiful Daughter-in-law Era », plusieurs productions chinoises ont été traduites en anglais ou en haoussa (la langue répandue en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale).
En 2020, la série « Nothing but thirty » a suscité des discussions passionnées en Chine sur le statut des femmes dans la société contemporaine. Les trois (03) femmes principales de la série représentent chacune un style de vie urbaine. Elles ont connu des difficultés dans leurs parcours respectifs, tels que l’infidélité, les relations amoureuses compliquées et les conflits entre la famille et le travail. Ce genre de scénario résonne fortement parmi les spectatrices chinoises, mais a généré peu de réactions auprès des publics et téléspectateurs africains.
Il a été constaté, grâce à des enquêtes sur terrain, que la population africaine, par rapport au public chinois, a été depuis longtemps nourrie par une culture cinématographique et télévisuelle diversifiée, avec une attitude très inclusive vis-à-vis des produits internationaux. Ces enquêtes ont confirmé l’impact du Kung Fu, qui s’est répandu dans toute l’Afrique, de sorte que de nombreux Africains pensent que les Chinois pratiquent tous les arts martiaux.