Son histoire est inspirante et a inspiré la littérature américaine. Isatou Ceesay, entrepreneure gambienne contrainte d’abandonner l’école très jeune est aujourd’hui l’une des références dans la lutte pour l’autonomisation des femmes dans son pays, la Gambie.
Isatou Ceesay est une entrepreneure et activiste gambienne. Elle a toujours eu à cœur d’agir en faveur de l’autonomisation des femmes dans son pays. Après avoir été contrainte d’abandonner les études, dans une communauté où les stéréotypes liés au genre étaient récurrents à l’époque, elle a créé en 1998 une entreprise spécialisée dans le recyclage du plastique au milieu des railleries de sa communauté.
Cette décision vient après avoir remarqué que les déchets plastiques s’accumulaient dans les rues. C’est alors qu’elle fonde One Plastic Bag, un atelier de recyclage des déchets plastiques, afin de transformer ces déchets en de nouveaux objets durables. Aujourd’hui entrepreneure plébiscitée, elle est également à la tête des initiatives « Les femmes de Gambie », une usine de transformation de coques d’arachides en briquettes de combustibles.
Situé dans son village natal Njau, son centre de recyclage emploie des femmes qui collectent, traitent et tissent les déchets plastiques pour fabriquer des sacs, bijoux, porte-monnaie et jouets. Celle qui est plus connue sous l’appellation « la Reine du recyclage » travaillait avec 5 femmes à l’époque. Aujourd’hui, elle est à la tête de nombreuses initiatives qui emploient plus de 20 000 personnes en Gambie. Les revenus générés par ces différentes activités permettent aux groupes de femmes qu’elle emploie de subvenir aux besoins de leurs familles et d’épargner pour des projets d’avenir.
Sa détermination à agir en faveur de l’autonomisation des femmes la pousse à se former et à travailler avec plusieurs ONG, à l’instar de l’agence américaine Corps de la paix et l’organisation suédoise Future in Our Hands. Pourtant à ses débuts, lsatou Ceesay a dû faire face aux railleries de sa famille et de son entourage. « C’était une menace importante pour les hommes de la communauté. C’est une caractéristique de la culture dans laquelle nous vivons, mais la culture, nous la construisons. Il s’agit de considérer la situation dans laquelle nous sommes, et ce qui est à notre avantage. Le fait que les hommes dirigent n’est pas un problème, mais aujourd’hui les femmes en ont aussi le droit parce qu’elles contribuent à la communauté », a-t-elle expliqué à nos confrères de la Deutsche Welle.
Isatou Ceesay is helping Gambian women fight #plastic and the patriarchy with her #recycling initiative
— DW Global Ideas & Environment (@dw_environment) March 3, 2020
| @climate_heroes pic.twitter.com/Ap7aYnvagq
Isatou Ceesay a récemment lancé un nouveau projet avec ses groupes de femmes, dénommé « Reboiser le futur ». Elles travaillent à planter des arbres sauvages et fruitiers pour une nouvelle activité écologique et génératrice de revenus.
Le combat de cette entrepreneure gambienne pour l’autonomisation des femmes lui a valu plusieurs récompenses internationales, dont le prix « Difference Maker » de l’Alliance internationale des femmes, à Washington aux États-Unis. Elle a d’ailleurs inspiré l’écrivaine américaine Miranda Paul qui a sorti une œuvre littéraire de jeunesse sur son parcours. La plateforme Climate Heroes, qui retrace l’histoire des hommes et des femmes qui se battent pour protéger l’environnement, a également réalisé un documentaire sur elle.
For Multicultural Children’s Book Day, @baptistepaul and I will be sharing a thread with fun facts about 16 of the countries in which our books are set. Here we go…! #ReadYourWorld @McKidsBookDay pic.twitter.com/4jMUJDqmiy
— Miranda Paul || SPEAK UP (@Miranda_Paul) January 25, 2019