La sécheresse persistante a engendré une augmentation notable des prix des moutons au Maroc à l’approche de l’Aïd al-Adha 2024, une situation qui complique l’acquisition de ces animaux pour de nombreuses familles marocaines.
À l’aube de l’Aïd al-Adha 2024, une fête religieuse essentielle pour les musulmans où le sacrifice d’un mouton est une tradition bien ancrée, le pays se heurte à des défis économiques considérables. La sécheresse prolongée dans le pays a provoqué une hausse des prix des moutons au Maroc, rendant cette tradition difficile à respecter pour beaucoup de familles.
Les éleveurs marocains, comme Wahid Redouane de Berrechid, doivent naviguer dans une réalité économique difficile. Il s’est confié à nos confrères chez africanews « En raison de la sécheresse, nous devons souvent vendre certains de nos moutons pour pouvoir acheter du fourrage pour le reste du troupeau », explique Wahid. Cette pratique, bien que nécessaire, contribue à la diminution de l’offre sur le marché et à la montée des prix des moutons au Maroc.
Pour aider les éleveurs, le gouvernement marocain distribue du fourrage, mais les quantités restent insuffisantes face aux besoins croissants. Le coût du fourrage a d’ailleurs explosé. Il est passé de 18,75 euros à 42 euros par quintal en six ans, ajoutant une pression financière supplémentaire sur les éleveurs.
L’expert en environnement, Mustapha Benramel, se confie sur l’impact dévastateur de la sécheresse : « La sécheresse continue a entraîné une réduction significative des troupeaux de moutons au Maroc. Les pâturages naturels ont disparu, obligeant les éleveurs à se tourner vers l’achat de fourrage, une solution coûteuse qui n’a pas toujours permis de sauver leurs animaux. »
Cette diminution du nombre de moutons locaux pousse les vendeurs marocains à chercher des alternatives à l’étranger pour réduire les prix des moutons au Maroc. En Espagne, les moutons sont disponibles à des prix plus compétitifs et offre une solution partielle à la crise. « Face aux prix élevés des moutons locaux, de nombreux Marocains optent pour des moutons espagnols, plus abordables, avec un coût atteignant 6,27 euros par kilogramme », a indiqué Lehcen Ziate, vendeur de moutons à Berrechid.
Le Maroc a importé 600 000 moutons espagnols cette année pour répondre à la demande et stabiliser les prix. Le ministère de l’Agriculture a mis en avant cette stratégie pour atténuer les effets de la sécheresse et rendre les moutons plus accessibles pendant l’Aïd al-Adha.
La sécheresse au Maroc continue de poser un défi majeur pour le secteur de l’élevage. Des solutions durables et des politiques de soutien sont essentielles pour aider les éleveurs à surmonter ces difficultés. La collaboration entre le gouvernement et les éleveurs est important pour garantir que les traditions comme l’Aïd al-Adha puissent être respectées sans mettre en péril l’économie locale.