Maroc : les effets du changement climatique ont pris le pays d’assaut

L’année 2022 a été la plus influencée par les effets du changement climatique au Maroc. Menacé depuis 4 décennies, le pays vient de traverser une année marquée par la plus forte chaleur. Un dérèglement climatique qui pourra influencer la situation en 2023.
Le Maroc a connu, en 2022, sa pire sécheresse depuis des décennies. Frappés de plein fouet, les effets du changement climatique au Maroc se sont plus ressentis dans le domaine agricole, avec une flambée des prix des denrées alimentaires et une inflation record. « L’année 2022 est la plus chaude enregistrée au Maroc depuis 40 ans, au-delà du record établi en 2020, en dépassant d’1,63 degré la température moyenne pour la période 1981-2010 », a précisé un responsable de la météo, à l’occasion de la présentation d’un rapport annuel sur le climat.
Longue période de sécheresse, sévère déficit pluviométrique, … sont les principaux effets du changement climatique au Maroc, jamais connus. Les activités agricoles de la saison annuelle (septembre 2021-août 2022) ont été victimes d’un déficit pluviométrique d’environ 46%.
Ce qui est encore plus inquiétant pour la population et les autorités, c’est que les premiers résultats de 2023 ne sont pas rassurants. Héritière des effets de l’année précédente, le remplissage des barrages en 2023 plafonnait en début mai un taux de 32,4% seulement. Un résultat inférieur à l’année dernière à la même date.
La situation est critique et menaçante et nécessite des actions immédiates. Lors d’une réunion, mercredi 10 mai 2023, présidée par le roi Mohammed VI, le ministre de l’Équipement et de l’Eau Nizar Baraka a présenté un programme doté d’une enveloppe de 143 milliards de dirhams (13 milliards d’euros). Cette enveloppe vise à accélérer la construction de nouveaux barrages et des stations de dessalement jusqu’en 2027 pour faire face aux réalités climatiques que prévoient les chiffres estimatifs.
Selon les analyses du ministère de l’Agriculture, la sécheresse, l’un des effets du changement climatique au Maroc devrait augmenter progressivement jusqu’en 2050 sous l’effet d’une baisse de la pluviométrie (-11%) et d’une augmentation des températures (+1,3°C). Elle entraînera une « diminution de la disponibilité en eau d’irrigation de plus de 25% », a prédit le ministère.