Le 1er mai 2020, la journaliste béninoise Angela Kpeidja a fait un post sur Facebook qui n’a pas manqué de remuer toute la toile. Dans son post de quelques lignes, elle exprimait son raz-le-bol quant au harcèlement de toute nature qui sévissait sur les lieux de son travail. Le Président Patrice Talon, au courant de l’affaire, a décidé de s’en mêler.
Un scandale secoue l’actualité béninoise avec au centre la journaliste Angela Kpeidja, l’Office de radiodiffusion et télévision du Bénin (ORTB) et maintenant le Président Patrice Talon. Le 1er mai 2020, la journaliste des questions de santé sur l’ORTB a fait un post Facebook qui a provoqué un tollé auprès des internautes.
« J’ai failli… Non je l’ai fait mais je reviens encore plus forte…Ça m’a rongé toute la journée puis j’ai décidé de mettre les pieds dans les plats. Tant pis… Une fête disent-ils de travail, alors même que le travail, dans mon milieu est totalement décousu. Le harcèlement sexuel en milieu de travail, même à mon âge a encore droit de citer avec des humiliations de tout genre y compris la baisse de l’estime de soi », a écrit Angela Kpeidja sur son mur facebook avant d’ajouter « Et ça, du plus haut vers les petits chefs de bas étages que sont les rédacteurs en chef et sous chefs. Et dire qu’il y a des femmes parmi nous qui se laissent faire. Viol, harcèlement moral et sexuel… J’en ai marre. Dites-moi comment on célèbre le 1er mai dans une maison où la religion de tous est devenue le silence dans la frustration ? »
L’ORTB s’est prononcé sur le sujet le 4 mai. Dans un post sur la page Facebook de l’Office, la direction a annoncé diligenter une enquête pour éclaircir cette affaire afin de prendre les mesures adéquates contre les coupables.
Mis au courant de l’affaire, le Président Patrice Talon n’a pas manqué de s’en mêler. En bon leader, il s’est rendu dans les locaux de l’ORTB le 5 mai 2020, afin de connaître le fin mot de l’histoire.
« Je me suis intéressé au sujet, convaincu que de nombreuses femmes béninoises, dans le cadre de leur travail, peuvent être sujettes à ces pratiques répréhensibles. En effet, dans la société moderne que s’emploie à bâtir au quotidien notre Gouvernement avec l’ensemble du peuple béninois, les pratiques liées aux harcèlements, aux violences basées sur le genre, ne doivent pas avoir droit de cité et ne doivent pas rester impunies », a-t-il écrit dans un message sur sa page Facebook.
« Une nouvelle aube »
Le Numéro 1 béninois a assuré de faire le nécessaire pour créer les conditions adéquates pour faciliter la dénonciation de ce genre d’abus. « Nous devons offrir les conditions idoines aux victimes afin qu’elles puissent se faire entendre, dénoncer leurs bourreaux pour que justice leur soit faite. C’est pourquoi le Gouvernement ne manquera pas d’engager des actions hardies en vue d’assurer une meilleure protection aux femmes afin de les encourager à briser la loi de l’omerta », lit-on dans la suite du message.
Quant aux têtes dirigeantes de l’ORTB, il a exigé d’elles d’être à pied d’œuvre pour éclaircir ce sombre voile qui se jette sur le média national. « Aux responsables de l’ORTB, notre service public de l’audiovisuel, j’ai demandé de tout mettre en œuvre pour que les faits allégués, qu’ils soient fondés ou non (ce qu’il appartiendra à la justice d’établir), n’aient pas droit de cité. Cela est valable pour cet office comme pour l’ensemble des administrations publiques et privées de notre pays. »
Et de conclure : « D’ores et déjà, j’ai la conviction que l’acte posé par Mme Angela KPEIDJA sera le déclencheur d’une aube nouvelle pour faire en sorte que les victimes d’abus à caractère sexuel soient mieux protégées dans notre pays. »