Le Ghana traverse une période économique difficile marquée par une inflation rapide, poussée à des sommets en raison de la forte dévaluation du Cedi, la monnaie locale. En mai 2024, le taux d’inflation mensuel a atteint son plus haut niveau depuis dix mois. Il a entraîné une hausse conséquente des prix des produits non alimentaires.
En mai 2024, les prix au Ghana ont augmenté de 3,2 %, la plus forte hausse depuis juillet de l’année précédente. Cette inflation élevée est principalement due à la dévaluation du Cedi, qui a perdu près de 14 % de sa valeur par rapport au dollar américain au cours des trois derniers mois. Cette dépréciation fait du Cedi la monnaie la moins performante parmi celles suivies par Bloomberg.
Samuel Kobina Annim, statisticien gouvernemental, est revenu sur cette situation alarmante lors de son rapport à Accra. Malgré cette hausse mensuelle, l’inflation annuelle a légèrement diminué. Elle est passée de 25 % en avril à 23,1 % en mai, grâce à des effets de base favorables.
Selon les prévisions de Reuters, les principales économies africaines, y compris le Ghana, devraient connaître une baisse de l’inflation l’année prochaine. L’inflation au Ghana, qui était en moyenne de 40,3 % l’année dernière, devrait diminuer à 18,7 % cette année et atteindre 12,1 % en 2025. Cette baisse prévue est importante pour stabiliser l’économie et redonner confiance aux investisseurs.
La dévaluation du Cedi a plusieurs causes, notamment l’augmentation de la demande de devises étrangères pour les importations et la baisse des revenus du cacao. Le Ghana, deuxième producteur mondial de cacao, a vu ses revenus d’exportation chuter de près de moitié au cours des quatre premiers mois de 2024. Les intempéries, les maladies, la contrebande de fèves et la pénurie d’engrais ont gravement affecté la production de cacao et réduit ainsi les ressources que le pays utilise pour soutenir sa monnaie.
En réponse à cette situation économique difficile, les entreprises au Ghana ont augmenté leurs prix à un rythme plus rapide en mai. Le taux d’inflation a ainsi atteint son plus haut niveau depuis près de 18 mois, selon l’indice S&P Global Ghana Purchasing Managers’ Index.
Par ailleurs, les obligations en dollars du pays, arrivant à échéance en 2030, ont progressé de 0,41 cents à 68,3 cents par dollar. Cette augmentation fait suite au protocole d’accord du Ghana avec ses créanciers officiels sur un plan de restructuration de la dette, ouvrant la voie à un prochain décaissement de 360 millions de dollars par le Fonds Monétaire International.
La situation économique actuelle au Ghana, marquée par une inflation élevée et une dévaluation du Cedi, pose de nombreux défis. Les mesures prises pour restructurer la dette et les prévisions optimistes pour une baisse de l’inflation offrent toutefois des perspectives d’amélioration. Le suivi attentif de ces évolutions sera important pour comprendre l’impact à long terme sur l’économie ghanéenne.