Ruth Kokoe Gabiam est la fondatrice de M’ROD Fashion, une maison de mode basée à Lomé qui n’a de cesse de faire parler d’elle depuis sa création en 2017. Et pour cause, entre ses créations aux couleurs chatoyantes et ses coupes élégantes, M’ROD Fashion fait beaucoup d’heureux dans l’univers de la mode au Togo et à l’étranger. Fidèle à sa mission, la rédaction du magazine Ocean’s News se propose comme guide pour vous faire entrer dans cet univers riche en couleurs et en tissus.
Ruth Kokoe Gabiam n’a pas grandi comme les autres enfants de son époque. En effet, dès son plus jeune âge, la styliste jouait déjà avec des outils de couture. Fille d’une couturière, elle possède un don inné pour la mode et se familiarise très tôt avec tout ce qui peut avoir rapport à cet univers. Elle commence dès le bas âge à coudre à la main, et à partir de ses 9 ans, elle apprend à coudre à la machine.
Ruth manifeste beaucoup d’intérêt pour la mode, toutefois, pour ses débuts, cela restait au stade de divertissement. Mais à partir du collège, ce qui était un jeu se transforme en passion. La jeune Ruth confectionne ses premières tenues pour ses premiers mannequins : ses camarades de classe. « Étant née d’une mère couturière, mes jouets étaient les matériels de couture. Au début c’était pour moi qu’un jeu, un divertissement. Ça s’est concrétisé au collège quand j’ai commencé à faire des tenues pour mes camarades », raconte-t-elle avec nostalgie.
Quoi que certaine de posséder un talent avéré pour la mode, Ruth Kokoe Gabiam s’aventure en faculté d’anglais à l’Université de Lomé après son baccalauréat. Ce n’est qu’après une année sabbatique qu’elle effectue un retour aux bases. Elle l’explique en ces termes : « Après mon baccalauréat et une année sabbatique au campus en faculté d’anglais j’ai décidé de poursuivre mon rêve d’enfance en m’inscrivant dans une école de mode ici à Lomé. C’est ainsi que M’ROD Fashion est née. » À partir de là commence à s’écrire la belle histoire qu’est la maison de mode M’ROD Fashion.
M’ROD Fashion, la maison de l’élégance
La mode pour Ruth Kokoe Gabiam est une autre manière de concrétiser un rêve d’enfance, celui de devenir diplomate. En effet, pendant qu’elle jouait avec canette et bouts de tissu, la petite Ruth rêvait de diplomatie et de voyage. Aujourd’hui, bien que ce soit de manière détournée, elle touche quand-même du doigt ce rêve d’enfance grâce à la mode. « J’ai toujours voulu être une diplomate, représenter mon pays à l’extérieur, la mode était pour moi le seul moyen pour atteindre cet objectif. En participant aux défilés et aux conférences sur la mode dans d’autres pays », confie-t-elle.
Aujourd’hui, M’ROD Fashion commence peu à peu à marquer son territoire dans la capitale togolaise. Cette notoriété, Ruth Kokoe Gabiam la doit à sa grande habilité à pouvoir coudre des tenues qui rallient l’élégance à la simplicité. Elle confectionne des tenues aussi bien pour les femmes que pour les hommes. En 2017, elle sort une première collection entièrement masculine. En 2019, elle réitère avec une collection mixte créée à base d’un mélange de pagnes wax et de batik « pour valoriser le hand-made togolais qui reste le modèle phare de la maison ». En 2020, la jeune styliste togolaise enchaine avec une série de nouveaux modèles qu’elle met sur le marché.
Pour 2021, M’Rod a lancé fin janvier une nouvelle collection dénommée “Nifemi” (que vous découvrirez dans le prochain numéro du magazine Ocean’s News). Si ses précédentes collections, adressaient des messages à la jeunesse, celle-ci transmet des émotions. « Nifemi [NDLR : “Il m’aime” en Yoruba], sera dans la catégorie des émotions, elle transmet une histoire d’amour imaginaire d’une jeune dame. Les autres étaient plutôt des messages à la jeunesse, des sensibilisations sur la consommation locale », explique la jeune créatrice.
Même si elle se fraie tant bien que mal sa petite route dans le monde de la mode au Togo, Ruth Kokoe Gabiam a sa dose de difficultés. L’une des premières difficultés est la très faible consommation locale. « Les difficultés sont énormes. Mais les plus fréquentes sont les problèmes liés à la consommation locale, la non-valorisation de la main d’œuvre et surtout l’évacuation du stock des produits », se plaint la … Retrouvez l’intégralité de cet article dans le 17e numéro du magazine Ocean’s News À TÉLÉCHARGER ICI.