La crise énergétique continue de frapper le Ghana, avec l’annonce de la centrale électrique Sunon Asogli, d’une capacité de 560 MW, de suspendre sa production.
Dans un communiqué publié le 16 octobre 2024, la centrale électrique Sunon Asogli, a annoncé la suspension de sa production en raison de créances impayées. La société, détenue par des investisseurs chinois, a confirmé que cette décision, entrée en vigueur le 8 octobre, découle de l’accumulation de 259 millions de dollars d’arriérés de paiement dus par l’Electricity Company of Ghana (ECG).
La centrale électrique Sunon Asogli a précisé que son incapacité à poursuivre ses opérations est directement liée à l’échec de l’Electricity Company of Ghana (ECG) à honorer ses engagements financiers. « Nous ne pouvons plus couvrir nos coûts d’exploitation en raison des créances impayées et des promesses non tenues de la compagnie d’électricité », a déclaré la société.
Ce constat montre l’ampleur d’une crise qui dure depuis des années au sein du secteur électrique ghanéen, avec un déficit financier qui atteint 1,9 milliard USD, et qui pourrait grimper à 2,2 milliards USD d’ici 2025, selon des rapports de la Direction générale du Trésor de France.
Les défis rencontrés par le secteur électrique au Ghana sont nombreux. D’une part, la défaillance des infrastructures de transport entraîne une perte de 30 % de la production d’électricité. D’autre part, les tarifs appliqués aux consommateurs restent inférieurs au coût d’achat de l’électricité produite. Le coût d’exploitation des centrales, libellé en dollars, est également rendu instable par la volatilité de la monnaie ghanéenne, ce qui complique encore la gestion financière de ces entreprises.
Le Ghana, qui dispose d’une capacité de production de 5 639 MW, est bien en deçà des besoins réels, avec une demande de pointe de 3 618 MW. La production est assurée par diverses centrales thermiques, hydroélectriques et solaires, mais la crise actuelle souligne les défis structurels auxquels le pays est confronté. La suspension de la centrale thermique Sunon Asogli en est une preuve.
La problématique du déséquilibre financier dans le secteur électrique n’est pas unique au Ghana, mais représente un défi pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Les gouvernements, souvent en quête de subventions pour maintenir les tarifs de l’électricité à un niveau abordable, se retrouvent parfois dans l’incapacité de respecter leurs engagements et mettent en péril les opérateurs privés.
Les experts s’accordent à dire que la meilleure voie à suivre consiste à permettre aux marchés de fixer des prix réels pour l’électricité, ce qui pourrait encourager des investissements dans le secteur. Actuellement, entre 40 et 50 % des Africains n’ont pas accès à l’électricité. Il y a donc urgence d’une réforme !
Alors que le Ghana fait face à une crise énergétique sans précédent, la situation de la centrale Sunon Asogli pourrait servir de signal d’alarme pour les décideurs, leur rappelant l’importance d’agir rapidement pour stabiliser un secteur vital pour l’avenir économique du pays.