Le développement économique de l’Afrique dépend en grande partie de sa diaspora. Source efficace d’investissement, la diaspora africaine a, ces dernières années, mobilisé d’importants soutiens pour le décollage des pays africains.
Le constat va au-delà des quelques soutiens financiers apportés aux membres de famille ou amis. Le taux d’investissement de la diaspora africaine dans l’économie de l’Afrique pèse énormément. Ce dernier constat est fait par Nasser Bourita, Ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, lors de la réunion de Rabat avec des preuves considérables.
« Durant la décennie 2010-2020, la Diaspora africaine a transféré plus de 600 milliards de dollars, dont 440 milliards pour l’Afrique subsaharienne et près de 200 milliards pour le reste de l’Afrique. C’est un apport économique important qui dépasse de loin les niveaux de développement, même les investissements », a indiqué le Ministre, dans une allocution à l’occasion de la 5e réunion du Haut comité en charge de l’agenda de la décennie des racines et la Diaspora africaine, tenue en visioconférence.
L’atout dont bénéficie l’Afrique de la diaspora, va au-delà des soutiens financiers, pour s’étendre à ceux immatériels. Selon les résultats sur lesquels s’est basé M. Bourita, ce dernier soutien va jusqu’à 150 millions d’africains de la Diaspora. Ceci montre que les investissements de la diaspora africaine sont plus élevés. Ces aides vont même au-delà des ODD, avec un progrès de 6,2% pour le continent africain par rapport à une moyenne globale de 8 à 9 % au niveau mondial.
« Le coût de ces transferts au continent africain est injustement élevé par rapport à d’autres régions. L’objectif que nous avons défini dans les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies (cible n°10 des ODD) est de 3%. Donc, on est très loin de l’objectif multilatéral défini dans le cadre des Nations Unies. C’est un fardeau pour notre Diaspora, pour leurs familles et pour leur pays », a-t-il expliqué.
Les situations de financement de l’Afrique auxquelles est soumise la diaspora africaine, doivent être revues. C’est la raison principale de cette rencontre tenue à Rabat. Poursuivant, le Ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger précise qu’il s’agit d’un « un espace pour discuter de cette problématique en construisant sur tout ce qui a été fait jusqu’à présent et en explorant d’autres voies pour essayer de trouver des solutions concrètes à cette problématique ».
À cet effet, trois séances plénières ont été consacrées à ce sujet, entre les techniciens et les représentants des Banques centrales et les représentants du système africain et d’autres autorités gouvernementales. Notamment, pour la réduction des coûts et à la contribution de la Diaspora africaine, au cadre réglementaire et opérationnel des transferts. De même, les discussions ont tourné autour de la digitalisation des services financiers et des mécanismes novateurs pour la réduction des coûts, a précisé Nasser Bourita.
Par ailleurs, le Togo a, au cours de cette rencontre, reçu les salutations de reconnaissance de la part du ministre Nasser Bourita. Le pays a reçu des mérites pour son leadership et son soutien ferme à l’endroit du Royaume du Maroc. Ceci, pour l’accomplissement de son mandat à la tête de ce Haut Comité.
Enfin, le Togo a prévu un soutien au Maroc pour l’organisation de l’événement de l’année prochaine sur le « Renouveau du panafricanisme et place de l’Afrique dans la gouvernance mondiale : mobiliser les ressources et se réinventer pour l’action ».