Il suffit d’une minute avec Mylène Flicka ou lire l’un de ses nombreux articles sur le site Irawo pour être captivé par les ondes positives que dégage cette jeune blogueuse béninoise d’une vingtaine d’années. Depuis 2015, elle fait rêver les jeunes talents africains et leur permet de rendre possible leurs aspirations les plus folles, celles qu’ils croyaient impossible hier.
Bachelière à 15 ans, Licence en relations internationales à 18 ans, Mylène Flicka est la fondatrice de Irawo, une plateforme qui aide les jeunes africains à vivre de leurs talents. Son parcours, même si identique à celui de beaucoup de jeunes africains, a une touche de particularité. Nous sommes en mai 2015, plus précisément au premier jour de ce mois qui marquera sans doute à vie la jeune Mylène Flicka. Elle a alors 17 ans.
Sur son blog, la jeune passionnée d’écriture s’en prend à un entrepreneur qui avait osé déclarer que les femmes n’avaient pas droit au travail salarié. Choquée par ces propos, Mylène rédige un long billet plein de colère, relayé des milliers de fois par les internautes. La jeune fille comprend alors que sa voix porte. Mais le déclic ne suit pas.
Mylène Flicka se retrouve plus tard en stage au ministère des Affaires étrangères. C’est alors qu’une rencontre change sa vie, celle avec Marie-Cécile Zinsou, qui œuvre pour la culture en Afrique. « J’étais en stage au ministère des Affaires étrangères et je déprimais à mourir. J’avais complètement cessé d’écrire sur mon blog que je tenais depuis deux ans. Je venais de comprendre que ma place n’était pas aux affaires étrangères. Je cherchais ma voie en lisant Nietzsche à longueur de journée. Puis un jour, j’ai reçu le message de Marie-Cécile Zinsou, de la fondation Zinsou, qui m’a invitée à découvrir leur travail pour la culture », se remémore Mylène Flicka.
« Raconter son histoire a été un déclic pour moi, car j’ai réalisé qu’il y avait de nombreux talents comme elle qui pouvaient inspirer la jeunesse, mais dont on entendait très peu parler », a-t-elle confié avec plein d’émotions. Elle décide alors de faire découvrir au monde cette face cachée de l’Afrique, en lançant Irawo.
Irawo, naissance d’un hub d’opportunités pour les talents africains
Lancé en 2015 avec l’argent de sa bourse étudiante, Irawo avait pour but de propulser les talents africains, de promouvoir les initiatives et personnes innovantes au Bénin et sur le reste du continent, mais surtout de donner des modèles d’inspiration à la nouvelle génération. « Au départ, notre mission était de raconter les histoires des talents les plus exceptionnels de l’Afrique. Nous avons mis en avant des centaines de talents et touché des millions de personnes dans le monde par leurs histoires », précise Mylène Flicka.
Mais très vite, face à la grande menace pour l’avenir de l’Afrique, le chômage des jeunes qui ne cessait de s’accroître, et ce, malgré le succès des différents portraits publiés sur Irawo, Mylène Flicka comprit que le problème allait bien au-delà de la visibilité. Elle raconte : « Au fond, je croyais qu’en racontant leurs histoires, ils gagneraient en visibilité et en opportunités. Mais je n’étais pas satisfaite. J’ai compris que le problème allait au-delà de la visibilité. L’Afrique aura la plus grande main-d’œuvre du monde d’ici à 2035 : 1 milliard de jeunes africains. Ils auront besoin de gagner leurs vies. Tous ne pourront pas cultiver la terre, tous ne deviendront pas fonctionnaires. Comment assurer à nos talents de vivre de ce qu’ils aiment ? »
À cette question, Mylène ne tardera pas à trouver réponse : « Nous devons leur donner accès aux outils, opportunités et à l’accompagnement nécessaire pour qu’ils génèrent des revenus avec leur savoir-faire », lâche-t-elle. C’est ainsi que Irawo a redéfini sa vision pour devenir pour les talents africains, un écosystème d’opportunités.
Irawo, “Étoile” en langue Nago du Bénin incarne à la perfection la vision de Mylène Flicka et son équipe. « Ce nom symbolise notre vision, à savoir que nous sommes tous des étoiles, et que notre nature est d’apporter de la lumière dans le monde », commente-t-elle. Aujourd’hui, l’entreprise fournit des outils, des ressources et de l’accompagnement pour aider les jeunes africains à monétiser leurs compétences uniques avec pour objectif d’aider 100 000 jeunes africains d’ici à 2025.
Dans un monde concurrentiel où la société a tendance à jauger l’impact et la réussite d’une personne sur les trophées glanés, Mylène a décidé de s’éloigner de ce “Jeu de récompense” : « J’ai appris à ne pas reposer la valeur de mon impact sur les trophées. Ma plus grande fierté, c’est la validation de notre communauté. Lorsque des centaines de talents africains se réunissent pour monétiser leurs talents dans la Taka Tribe, c’est mon plus grand trophée. L’impact de Irawo est la seule récompense qui compte à mes yeux ». Si Mylène en est arrivée à ce niveau, c’est aussi grâce à des parents compréhensifs qui l’ont énormément soutenue : « Ils m’ont laissé trouver ma voie. C’est ce dont je leur suis le plus reconnaissante. »
À l’horizon 2031, Mylène nourrit le rêve de voir Irawo devenir un hub d’opportunités pour les talents, où chaque jeune africain peut venir avec un potentiel et ressortir avec un business prospère qui lui permette de réaliser ses rêves. À l’image de Mylène Flicka, la réussite sourit à ceux qui font les choses avec passion, pas avec raison.