Gilbert Houngbo a été élu, vendredi 25 mars 2022, à la tête de l’Organisation internationale du travail (OIT), avec pour ambition de préserver les progrès accomplis ces dernières décennies en matière de justice sociale. L’ancien Premier ministre du Togo devient le premier Africain à occuper ce poste.
L’ancien Premier ministre du Togo Gilbert Houngbo prend les reines de l’Organisation internationale du travail (OIT). L’homme d’État togolais a été élu, le vendredi 25 mars 2022, au second tour par les membres du Conseil d’administration représentant les États et les organisations d’employeurs et d’employés.
Premier Africain à prendre la tête de l’Organisation internationale du travail, depuis sa création au lendemain de la Grande Guerre en 1919, Gilbert Houngbo occupera ses nouvelles fonctions début octobre.
Il succédera à l’ancien syndicaliste britannique Guy Ryder, en poste depuis 10 ans et qui a atteint la limite des deux mandats. Gilbert Houngbo aura pour lourde tâche de faire adapter les normes de l’Organisation internationale du travail à un marché du travail en pleine mutation sous l’effet des nouvelles technologies.
Dans sa candidature, Gilbert Houngbo avait souligné que sa vision de l’OIT s’inspire du préambule de la Constitution de l’organisation : « Les progrès accomplis ces dernières décennies en matière de justice sociale doivent être préservés et protégés, et les solutions mondiales aux nouveaux défis et opportunités doivent être centrées sur les valeurs humaines, environnementales, économiques et sociétales. En bref, un nouveau contrat social mondial s’impose », avait-il écrit.
Le nouveau patron de l’Organisation internationale du travail avait également fait la promesse de repositionner l’OIT au cœur de l’architecture sociale mondiale s’il venait à être élu : « Si je suis élu, j’entends insuffler un nouvel élan à l’OIT, la repositionner au cœur de l’architecture sociale mondiale et atténuer le risque de voir sa stature s’éroder. Pour cela, je propose un ambitieux programme mondial de justice sociale ».
En lice avec quatre autres candidats, Gilbert Houngbo avait pour principale opposante Muriel Pénicaud, ancienne ministre française du Travail qui était soutenue par Paris et le bloc européen. Étaient également candidats l’ex-ministre des Affaires étrangères de Corée du Sud Kang Kyung-wha, l’entrepreneur sud-africain Mthunzi Mdwaba et l’Australien Greg Vines, directeur général adjoint de l’OIT pour la gestion et la réforme.
Gilbert Houngbo : un parcours évocateur
Âgé de 61 ans, Gilbert Houngbo a passé la majorité de sa carrière dans les organisations internationales, où il est vu comme un haut fonctionnaire chevronné. Il préside actuellement le Fonds international de développement agricole (FIDA) à Rome.
Ancien secrétaire général adjoint des Nations unies, directeur du Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud), il a été par ailleurs membre de l’équipe stratégique et directeur administratif et financier de l’organisation.
M. Houngbo connait également très bien les rouages de l’OIT pour y avoir occupé le poste de directeur adjoint en charge des Opérations sur le terrain, de 2013 à 2017.