Togo : l’AOCTAH et Vétérinaires Sans Frontière Suisse sensibilisent sur les enjeux du commerce transfrontalier des petits ruminants
Bien qu’il ne paraisse, le secteur transfrontalier des petits ruminants du Togo est l’un des domaines d’activités qui regorgent d’énormes enjeux. Pour approvisionner la nation togolaise en produits d’élevage de petits ruminants, les acteurs responsables de ces activités se confrontent à de diverses sortes de tracasseries tout le long du circuit. L’AOCTAH, dans la perspective de remédier à ce fléau, a tenu mercredi 08 février 2023, en collaboration avec Vétérinaires Sans Frontière Suisse, une conférence de presse de sensibilisation à Lomé.
Mercredi 08 février 2023, l’Association Ouest Africaine du Commerce Transfrontalier des produits Alimentaires, Agro-sylvo-pastoraux et Halieutique (AOCTAH) et Vétérinaires Sans Frontière Suisse, (VSF-Suisse) ont organisé une conférence de presse de sensibilisation à Lomé. Le point de presse s’inscrit dans le cadre d’une collaboration AOCTAH–VSF-Suisse pour l’éxécution d’un certain nombre d’activités, dans la mise en oeuvre du projet « DEFI-Viande« (Développement économique des acteurs de la filière viande des petits ruminants). Un projet cofinancé par la CEDEAO et la Coopération Suisse et porté par VSF-Suisse.
Il a pour but de faciliter les relations commerciales entre les commerçants burkinabè et togolais d’une part et les commerçants agro-éleveurs togolais d’autre part. « Vétérinaires Sans Frontière Suisse était porteur de ce projet, nous avons signé l’accord avec la CEDEAO. Il est mis en place pour améliorer la production et la facilitation du commerce transfrontalier des petits ruminants », a expliqué le Dr Hellow Géraud, Directeur pays de VSF-Suisse.
Le Burkina Faso est le principal exportateur des petits ruminants du Togo. Chaque année, le pays exporte environ 40 000 bétails par transport routier, vers les marchés togolais, pour toujours approvisionner les citoyens togolais en bétails. Mais force est de constater, depuis quelques années, des tracasseries à l’endroit des acteurs de ce commerce, dues au nombre important de postes de contrôle, de la durée de contrôle des camions et surtout des paiements illicites. Ce qui engendrent des risques de mort des petites ruminants, et donc la perte des commerçants.
Face à cette situation, l’AOCTAH met en place un processus d’accompagnement des acteurs. Dénomée Operation Fluidité Routière des produits Agro-sylvo-pastoraux et halieutiques, elle permet d’observer toutes les formalités requises des acteurs avant emprunt des couloirs où ils sont suivis, grâce à une plateforme WhatsApp qui leur permet de dénoncer les actes de racket et de demander l’intervention des forces de défense et de sécurité en temps réel.
Depuis son initiation, l’opération a deja permis la réduction drastique de 80% des paiements illicites et de 50% du temps de transit, sur les premiers corridors (Burkina-Côte d’Ivoire, Burkina-Ghana, Burkina-Togo). Les camions et véhicules entrant dans le cadre de cette opération sont estampés d’un macaron du sigle de l’AOCTAH et se conformeront aux opérations de transit et de contrôle de sécurité habituels.
En vue de favorablement continuer ses actions, l’AOCTAH et Vétérinaires Sans Frontière Suisse (VSF-Suisse) ont donc fait appel aux acteurs du domaine, les points focaux des différents ministères et Hommes de Médias pour échanger et trouver un terrain d’entente. Ainsi, la conférence de presse avait pour objectif de discuter et de sensibiliser sur les enjeux liés à la promotion du commerce transfrontalier des petits ruminants et les responsabilités de toutes les parties prenantes au développement de ce commerce au Togo. « La conférence de presse de ce jour a pour objet de permettre à la population togolaise, principalement du commerce des produits alimentaires Agro-sylvo-pastoraux et Halieutique d’avoir connaissance de l’opération fluidité routière agro-bétail qui est menée par l’AOTAH pour permettre d’apporter des solutions aux tracasseries routières et permettre aux acteurs d’avoir de l’assistance en temps réel. Entre outre, nous voulons à travers cette rencontre faire connaître aux autorités togolaises la collaboration que mène l’AOTAH avec l’appui de la CEDEAO et de la coopération Suisse », a expliqué Matitoma Motchosso Justin, Secrétaire Permanent de l’AOCTAH.
Aux représentants des points focaux de l’AOCTAH présents, comme la Gendarmerie Nationale (représentée par le Capitaine GAGLO Mawuna), le ministère de la Sécurité et de la protection civile (représenté par le Commissaire Divisionnaire KPATCHA Banebeda), l’OTR (représenté par Capitaine OUYENGAH Makamba) et le Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et du développement rural (représenté par YODO Kossi Mawuena), c’était l’occasion pour s’exprimer sur l’état de la libre circulation des petits ruminants et de parvenir à un accord. Ceci, suite à l’intervention du représentant du Président du Conseil Interprofessionnel de la Filière Petits Ruminants, pour exposer les difficultés des acteurs du domaine.
L’AOCTAH pour la libre circulation des produits alimentaires agro-sylvo-pastoraux et halieutiques
Créée en 2019, l’AOCTAH est une association qui regroupe des organisations professionnelles de 17 pays, les 15 pays membres de la CEDEAO en plus du Tchad et la Mauritanie. Sa mission est de faciliter des échanges inter et inter-Etats des produits du cru.
Pour y parvenir, l’association a mis en place certains mécanismes, entre autres : l’Opération Fluidité Routière (OFR) ; les collectes de données sur les flux transfrontaliers ; les Bureaux d’Informations Commerciales et d’Assistance aux Frontières (BICAF) ; la mise en relation commerciale ; les plaidoiries pour l’enlèvement des barrières commerciales.
