Les autorités soudanaises de transition ont décidé de voter l’incrimination de l’excision. Cette mutilation génitale féminine est désormais reconnue comme un crime dans le pays. La décision a été saluée par l’Unicef et les défenses des droits de la femme.
L’incrimination de l’excision au Soudan vient répondre à des années de lutte contre cette violence faite à des jeunes filles depuis des années. Cela est désormais passible d’une peine de trois ans de prison et d’une amende. Elle ne tient pas compte du fait que ce soit pratiquée dans un établissement médical.
Selon les chiffres de l’ONU, neuf Soudanaises sur dix sont victimes d’excision. La militante Faiza Mohamed de l’association Equality Now la qualifie de « pratique de torture ». Elle a salué l’instauration longtemps attendue de ces « mesures punitives pour protéger les femmes ».
L’article 141 du Code pénal amendé a donc été approuvé le 22 avril par le Conseil souverain dominé par les militaires et par le Conseil des ministres contrôlé par les civils. La mesure a été hautement applaudie. L’Unicef a jubilé pour le début d’une « nouvelle ère ». Et dans la presse Salma Ismael, porte-parole à Khartoum du Fonds mondial de l’ONU pour l’enfance s’est dite heureuse que les mères refusant cette « pratique barbare » sur leur fille puissent désormais « dire non ».
Toutefois, de la législation à la réalité, il reste beaucoup de chemin à parcourir. L’ancien régime d’Omar el-Béchir n’a pas pu mettre en vigueur cette législation à cause de la pression exercée par les religieux.
Dans l’Égypte voisine, l’excision est interdite depuis 2008. Mais elle est toujours pratiquée sur une enfant sur sept.