Le Sénégal mise sur une politique d’habitat volontariste. Le gouvernement ambitionne de réaliser 500 000 logements sociaux au Sénégal d’ici 2035. Le projet a été présenté à Dakar par le ministre de l’Urbanisme, du Logement et des Collectivités territoriales, Moussa Balla Fofana, lors d’un atelier consacré au développement du secteur.
Le gouvernement sénégalais prévoit de construire 500 000 logements sociaux d’ici 2035 pour améliorer l’accès au logement. Le ministre de l’Urbanisme, du Logement et des Collectivités territoriales, Moussa Balla Fofana, a annoncé cette décision lors d’un atelier à Dakar.
Ce programme répond à un besoin urgent. En effet, le pays fait face à un déficit immobilier estimé à 500 000 unités, selon les chiffres officiels. Dans les centres urbains, 54 % des revenus des ménages sont absorbés par le coût du loyer au Sénégal, pendant que près de la moitié des constructions sont réalisées de façon informelle, sans permis ni normes réglementaires. À cela s’ajoute une urbanisation rapide, concentrée à 80 % dans la région Dakar-Thiès-Mbour, où la demande est la plus forte.
Face à la précarité de l’offre actuelle, l’État veut structurer le secteur. En dehors de la capitale, 60 % des zones rurales restent non planifiées ni viabilisées. Pour y remédier, les autorités misent sur une organisation plus rigoureuse et sur des projets à long terme, dont l’objectif est de garantir un cadre de vie décent et un développement durable.
Dans cette optique, une zone industrielle du bâtiment sera implantée à la sortie 5 de l’autoroute Ila Touba. Sur les 18 000 hectares identifiés, 4 000 hectares ont déjà été sécurisés pour accueillir ce pôle. À l’horizon 2050, l’État prévoit deux millions de logements, dont 1,2 million à prix accessible (moins de 15 millions FCFA), afin d’accompagner la croissance démographique et l’évolution des besoins.
Depuis plusieurs années, le coût du loyer au Sénégal augmente de manière constante. Cette situation pèse lourdement sur les ménages. En réaction, une réduction des loyers avait été décrétée : 5 % pour ceux supérieurs à 500 000 FCFA, 10 % pour la tranche 300 000 à 500 000 FCFA, et 20 % pour les loyers inférieurs ou égaux à 300 000 FCFA. Toutefois, cette mesure a montré ses limites faute de contrôles efficaces.
Les logements sociaux au Sénégal se présentent alors comme une alternative durable. Les efforts se concentrent sur la banlieue de Dakar, notamment à Sébikotane, Diamniadio et Bambilor, situées à une quarantaine de kilomètres de la capitale. Ces zones bénéficient d’un fort potentiel foncier et d’un accès facilité aux infrastructures.