Alors que les femmes dirigent près de la moitié des PME en Afrique, elles restent largement en marge des financements majeurs. Le nouveau projet “LEAD” de la Société financière internationale (SFI) entend changer la donne.
La Société financière internationale (SFI) lance une nouvelle initiative en faveur des entrepreneures africaines, avec pour objectif de lever les obstacles qui freinent leur essor économique sur le continent. Dénommée “LEAD”, ou Alliance pour le leadership économique et le développement des femmes en Afrique, elle a été révélée, le mardi 13 mai 2025.
L’Afrique affiche un dynamisme entrepreneurial impressionnant : 40 % des PME y sont dirigées par des femmes. En réalité, l’accès aux ressources reste profondément inégal. Moins de 1 % du capital-risque disponible leur est accordé. Un paradoxe que la SFI ne souhaite plus tolérer. « Les femmes entrepreneures ne se contentent pas de créer des entreprises, elles créent des emplois, renforcent les communautés et alimentent une croissance génératrice de résilience et d’opportunités », a déclaré Ethiopis Tafara, vice-président régional pour l’Afrique à la SFI.
Avec le projet LEAD, il s’agira de mobiliser des ressources financières, techniques et humaines pour accompagner les entrepreneures africaines dans la création et la croissance de leurs entreprises. Ceci, avec la collaboration de plusieurs secteurs privés tels que Mo Abudu (Ebony Life), Jeremy Awori (Ecobank) et Ndidi Okonkwo Nwuneli (ONE). L’objectif est clair : faciliter l’accès au capital, aux marchés, aux formations et aux compétences, en mettant l’accent sur des secteurs porteurs comme l’économie créative, les technologies numériques et les entreprises sociales.
La SFI prévoit d’élargir ce cercle de membres à douze autres personnalités et organisations influentes du continent. Ensemble, ils construiront une feuille de route pour transformer en profondeur l’environnement entrepreneurial des femmes, souvent miné par un accès limité aux réseaux, un déficit de mentorat et une maîtrise insuffisante des outils numériques.
Cette initiative s’inscrit dans un écosystème en pleine évolution. Le programme IYBA-WE4A, qui vise à renforcer l’autonomisation économique des femmes entrepreneures en Afrique subsaharienne, a récemment franchi une étape importante. En mai 2025, un partenariat de 3,3 millions d’euros a été conclu entre Goodwell, société d’investissement néerlandaise, et la GIZ, agence allemande de coopération, pour soutenir les entreprises féminines au Kenya, Malawi, Mozambique et Tanzanie.
Derrière ces projets, émerge la volonté de bâtir un écosystème durable qui permet aux femmes de jouer pleinement leur rôle dans la transformation économique du continent.
