Taxe sur le tabac au Sénégal – Le gouvernement sénégalais a adopté une nouvelle mesure fiscale en augmentant la taxe sur le tabac de 65 % à 70 %, dans le cadre de la loi de finances 2025. L’initiative vise à réduire la consommation de tabac et à optimiser les revenus de l’État dans un contexte budgétaire tendu.
Au Sénégal, la taxe sur le tabac est désormais de 70% contre 65 % auparavant. Face aux conséquences sanitaires du tabagisme, le pays poursuit une stratégie de taxation dissuasive. Cette augmentation de la taxe concerne non seulement les cigarettes, mais aussi d’autres produits dérivés du tabac. L’objectif principal est de réduire l’accessibilité de ces produits, notamment pour les jeunes et les foyers à faible revenu, qui sont les plus exposés aux effets néfastes du tabac.
Le Programme National de Lutte contre le Tabac salue cette décision comme un levier efficace pour faire reculer la consommation, en conformité avec les recommandations de l’OMS, qui préconise une fiscalité élevée sur ces produits pour en limiter l’usage.
Outre son impact sur la santé publique, cette hausse de la taxe sur le tabac au Sénégal répond à une volonté de redresser les finances publiques. Avec un déficit budgétaire qui atteint 12 % et une dette publique proche des 99 % du PIB, le Sénégal cherche à renforcer ses ressources fiscales.
Cette mesure s’inscrit dans une politique plus large qui consiste à améliorer la pression fiscale, avec l’objectif d’atteindre 20 % d’ici 2027 contre environ 18 % actuellement.
Hausse de la taxe sur le tabac au Sénégal : une réforme aux multiples conséquences
La hausse de la taxe sur le tabac au Sénégal va vraisemblablement entraîner une augmentation des prix, ce qui pourrait avoir un effet dissuasif sur les consommateurs, mais aussi provoquer des tensions avec l’industrie du tabac. En parallèle, le gouvernement a réintroduit une taxe sur les appels entrants, estimée à 50 milliards FCFA de recettes annuelles.
Cette politique fiscale volontariste traduit une double ambition : protéger la santé publique et renforcer la stabilité économique du pays. Lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre Ousmane Sonko a confirmé que le pays entend s’aligner sur les critères économiques fixés par l’UEMOA, notamment en réduisant les exonérations fiscales, qui représentent près de 2 232 milliards FCFA sur la période 2019-2022.
Les effets de cette nouvelle mesure seront scrutés de près, tant par les défenseurs de la santé publique que par les acteurs économiques concernés.