La récente décision du gouvernement de réduire le prix du sac de farine de 19 200 FCFA à 15 200 FCFA a déclenché une série de tensions entre l’État et les meuniers sénégalais. En protestation, les industries de la farine avaient suspendu leur production le 24 juin 2024. Elles exigent un plan de compensation pour les 4 000 FCFA retirés par sac de 50 kilos.
Cette interruption risque de perturber gravement le secteur de la boulangerie, déjà affecté par la diminution du prix de la baguette de pain, passée de 175 FCFA à 150 FCFA selon les nouveaux tarifs gouvernementaux.
En réaction, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Guèye Diop, a émis une mise en demeure pour exhorter les meuniers sénégalais à reprendre la production aux prix fixés. « Nous appelons les meuniers à ouvrir leurs usines, à fabriquer de la farine et la vendre aux prix fixés pour participer à la fabrication du pain. Le cas échéant, l’État prendra toutes ses responsabilités, sans exclure aucune option », a-t-il déclaré.
Il a également souligné des pratiques commerciales douteuses au sein des minoteries et a affirmé que des inspections seraient menées pour évaluer les stocks en circulation et clarifier les mécanismes de subvention. « À titre d’illustration, les Grands moulins de Dakar, dans le cadre d’une même importation, a chargé sur un même bateau, une cargaison en même temps qu’une autre avec des coûts différents. Sur la période de mars à juin 2024, il est apparu que la subvention ne dépasserait pas 225 Fcfa par sac de 50 kilos », a précisé Serigne Guèye Diop.
Après une médiation réussie menée par le Conseil national du Patronat, les meuniers sénégalais ont repris leurs activités, avec l’espoir que leurs préoccupations soient prises en compte par le gouvernement pour garantir la stabilité économique et l’accès des Sénégalais aux produits de première nécessité.