Le Port de Cotonou s’engage dans une transformation pour mettre l’accent sur la valeur ajoutée. En dépit de la proximité du Togo, qui abrite le troisième port d’Afrique, Cotonou cherche à se positionner différemment en misant sur la qualité plutôt que sur la quantité.
Alors que le Port de Lomé se spécialise dans le transbordement massif de conteneurs sans qu’ils sortent de l’enceinte du port, le Port de Cotonou opte pour une approche axée sur la valeur ajoutée. « Nous travaillons sur des quantités plus faibles, mais nous travaillons sur la valeur ajoutée. Cotonou doit devenir un port de transit et de première transformation », a expliqué le Chef de service commercial du Port.
Cette stratégie, plus avantageuse pour le Port de Cotonou, revêt également une importance pour l’État béninois, puisque les marchandises peuvent être dédouanées en dehors de l’enceinte portuaire. Actuellement, les recettes douanières du Port de Cotonou représentent plus de 45% des recettes fiscales du Bénin.
Port de Cotonou : vers une expansion et modernisation
Pour concrétiser cette vision, le Port de Cotonou s’engage dans une phase d’expansion ambitieuse qui vise à doubler sa capacité de traitement, portant celle-ci à 22 millions de tonnes. Une zone logistique de 30 hectares est également en cours de création à proximité immédiate du port. Les activités de logistique, dépotage, colisage et rempotage seront ainsi optimisées pour répondre aux standards internationaux.
Le Bénin, impacté par la fermeture des frontières avec le Niger, avec une perte de 20% du trafic du Port, travaillent malgré tout à opérer des changements positifs à l’horizon. La frontière est en voie de réouverture officieuse, et la levée imminente des sanctions de la CEDEAO offre des perspectives encourageantes. Ces développements ont accéléré les réflexions et les évolutions au sein du port, avec une modernisation rapide des infrastructures et des processus pour accueillir davantage de navires et optimiser les opérations.
D’ici 2025, le Bénin prévoit d’accueillir dans son port des navires porte-conteneurs de type Post Panamax grâce à de nouvelles infrastructures. Le groupe français de BTP, Eiffage, joue un rôle important dans cette transformation. Elle a signé un contrat de plus de 160 millions d’euros avec Spie Batignolles et l’entreprise béninoise Adéoti. Ces travaux incluent l’extension du bassin portuaire, l’agrandissement des quais et la rénovation des quais Nord.