Le Rwanda pourrait bientôt devenir le premier pays d’Afrique subsaharienne à se doter d’un téléphérique urbain, un mode de transport encore inédit sur le continent.
Un projet de téléphérique urbain est en préparation au Rwanda. Il est porté par la société Ropeways Transit Rwanda Limited (RTRL), qui bénéficie du soutien financier de la Banque africaine de développement (BAD), avec un don de 500 000 dollars destiné à financer l’étude de faisabilité de la première phase.
L’objectif est de construire un réseau de téléphérique urbain de 5,5 kilomètres dans la ville de Kigali, pour un coût estimé à 100 millions de dollars. Le système vise à fluidifier la circulation, à réduire les émissions polluantes et à faciliter l’accès à l’emploi et aux services essentiels pour les habitants des zones mal desservies.
Le projet comprend deux grands axes : le premier reliera le parc de taxis de Nyabugogo au centre des affaires de Kigali (CBD) ; le second partira du centre de congrès jusqu’à la cité sportive de Kigali, en passant par des lieux clés comme le stade Amahoro, la BK Arena et le nouveau tribunal de Zaria.
Une fois achevé, ce téléphérique pourra transporter jusqu’à 50 000 passagers par jour en seulement 15 minutes, tout en s’intégrant à l’infrastructure de transport déjà existante.
Ce don provient du Fonds de développement urbain et municipal (UMDF) de la BAD, un mécanisme destiné à aider les villes africaines à structurer des projets attractifs pour les investisseurs. L’étude de faisabilité du téléphérique de Kigali s’inspirera de modèles performants comme ceux de La Paz en Bolivie ou de Singapour. Elle servira à évaluer les aspects techniques, sociaux et environnementaux du projet.
Cette étude vise aussi à mobiliser des financements internationaux, notamment par le biais de plateformes comme l’Africa Investment Forum (AIF). L’UMDF a déjà soutenu une autre initiative à Kigali, le projet d’amélioration des transports urbains.
Le téléphérique s’inscrit dans les grandes orientations du Rwanda en matière de climat. Il est cohérent avec la taxonomie verte, la stratégie de mobilité électrique et la stratégie de financement climatique et naturel (CNFS) du pays. Kigali vise une réduction de 38 % de ses émissions de carbone d’ici à 2030, et une neutralité carbone à l’horizon 2050.
La réalisation du téléphérique suivra un modèle de partenariat public-privé, d’après Imena Munyampenda, directeur général de l’Agence rwandaise de développement des transports. Les travaux devraient débuter fin 2026, avec une mise en service prévue en 2028.
