L’Afrique peut enfin assurer officiellement la production de vaccins. Le moment tant attendu afin de trouver une solution africaine à la Covid-19, est maintenant une réalité par la mise en marche du premier centre africain de production de vaccins à base d’ARNm messager.
Plus de dépendance exagérée de l’Afrique dans la résolution de ses problèmes liés aux virus et maladies tropicales. Avec le programme de transfert de technologie de l’ARNm de l’OMS, l’Afrique pourra résoudre les problèmes d’équité et d’inclusion en matière de vaccins soulevée lors de crise sanitaire.
Pour l’OMS, le premier centre africain de production de vaccins à base d’ARNm messager est une solution pour assurer l’accès aux soins contre la Covid-19. De même, il constitue un moyen pour l’Afrique de faire valablement face à d’autres maladies dont sont encore victimes les populations africaines.
« L’OMS estime que le programme de transfert de technologie de l’ARNm est extrêmement prometteur, non seulement pour améliorer l’accès aux vaccins contre la Covid-19, mais aussi pour d’autres maladies, notamment le VIH, la tuberculose et d’autres maladies affectant les pays à revenu faible ou intermédiaire pour lesquelles il n’existe pas de vaccins ou pour lesquelles les vaccins sont insuffisants », a déclaré Tedros Adhanom, directeur général de l’OMS.
Le centre, installé dans la ville sud-africaine du Cap et inauguré le jeudi 20 avril 2023, a été confié à la gestion de trois institutions spécialisées qui l’a déjà mis en marche : la société biopharmaceutique sud-africaine Biovac, la société de biotechnologie Afrigen et le Conseil sud-africain de la recherche médicale.
L’existence de ce centre a pour but principal de permettre le partage du savoir-faire pour fabriquer localement des vaccins à ARN avec d’autres pays à revenus faibles, et ne plus dépendre entièrement de l’offre mondiale.
À travers sa vocation, le premier centre africain de production de vaccins à base d’ARNm messager a une particularité lui permettant de répondre aux besoins de la population africaine selon leurs réalités.
Pour l’instant, le centre assure uniquement le développement de vaccin à ARN anti-Covid (AfriVac 2121), spécifiquement, l’augmentation et la validation de la production de Moderna jabs à l’échelle commerciale. Le vaccin local est produit de sorte qu’il soit en mesure d’être conservé à des températures relativement chaudes, ce qui facilite son stockage dans les pays à faibles et moyens revenus où la réfrigération extrême peut être difficile.
« Ce programme de plate-forme d’ARNm est le seul au monde. Il s’agit d’un programme mondial de transfert de technologie en matière d’ARNm qui s’étend sur quatre continents et inclut quinze pays en commun », a expliqué Petro Terblanche, directrice général d’Afrigen.
L’Afrique souhaite, à travers cette solution, produire localement 60% de ses vaccins d’ici 2040. Un projet que le directeur de l’Institut Pasteur de Dakar, Amadou Sall trouve risqué, si les étapes après production, ne sont pas garanties. « Tous ces efforts doivent se traduire par un accès aux marchés pour les fabricants. C’est la seule manière de rendre leur modèle soutenable, afin qu’ils soient capables, sur le long terme, de fournir des vaccins de routine et pour d’autres épidémies », prévient-il.
En Afrique, entre 2019 et 2021, 67 millions d’enfants ont manqué des vaccins et moins de 30% de la population a reçu au moins une dose d’un vaccin contre la Covid-19. Le projet de fabrication du vaccin qui a coûté 117 millions de dollars vise à contribuer à un accès équitable aux vaccins. Ceci, grâce au soutien de l’Union européenne, de la France, de l’Allemagne et du Canada.
Le premier vaccin élaboré sur le continent, AfriVac 2121 depuis 2021, sera testé sur l’homme début 2024.