Quelle est l’histoire de l’industrie du cinéma en Afrique, quels ont été les pionniers du domaine ; dans quel pays s’impose-t-il et quels sont les acteurs et réalisateurs en vogue ces dernières années ? Vue générale de cette industrie sur le continent par le magazine Ocean’s News.
Le cinéma est un art du spectacle désigné comme septième art d’après l’expression du critique le Riccioto Canudo, dans les années 1920. L’art cinématographique se caractérise par le spectacle proposé à un public sous forme d’un film, un récit véhiculé par un support (pellicule souple, bande magnétique, contenant numérique) enregistré puis lu par un mécanisme continu ou intermittent qui crée l’illusion d’image en mouvement, ou par un enregistrement et une lecture continue des données informatiques.
L’expression « cinéma africain » désigne les films et productions cinématographiques associés aux pays d’Afrique, de l’Afrique du Nord à l’Afrique du Sud en passant par toute l’Afrique subsaharienne et le Madagascar.
L’industrie du cinéma en Afrique a une histoire !
Le cinéma en Afrique est relativement jeune. Il se sépare difficilement de la décolonisation puisqu’il est né dans les années 1950, 1960, même s’il existait une industrie du cinéma en Afrique du Sud depuis le 20e siècle et que des expériences locales ont été tentées en Tunisie dès les années 1920.
Le premier film malgache a été tourné en 1937 par philippe Raberojo. Mais en ce qui concerne le cinéma en Afrique noire francophone, le pionnier en est le Sénégalais (Béninois de naissance) Paulin Soumanou Vieyra, également premier historien des cinémas africains. D’abord écrivain, son compatriote Ousmane Sembène, donne l’exemple d’une production africaine engagée en utilisant les langues vernaculaires. Djibril Diop Mambety est le second grand nom du cinéma sénégalais. Les autres pays actifs étaient le Niger (avec Oumarou Ganda), le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, et surtout la Haute-Volta (Burkina Faso).
La production des pays anglophones est quantitativement la plus importante, essentiellement à travers l’Afrique du Sud et le Nigeria, les industries cinématographiques en place ne sont pas dans la logique « cinéma d’auteur » des pays africains francophones, lesquels ont bénéficié de plus de reconnaissance au sein des réseaux du cinéma indépendant à travers le monde. Après la chute de l’apartheid en Afrique du Sud et l’explosion du film vidéo au Nigeria, c’est également la réception des cinémas africains à travers le monde qui est en train de changer. Les cinémas lusophones sont également apparus et se sont développés en Angola, au Mozambique et en Guinée-Bissau, assez proches des cinémas d’Amérique latine et notamment de Cuba, mais l’histoire mouvementée de ces pays n’a pas facilité l’essor d’une industrie du cinéma en Afrique.
Les pays africains où le cinéma s’impose
Le marché du cinéma en Afrique est dominé par Nollywood au Nigeria et par l’Afrique du Sud. Ces productions sont encore loin d’inquiéter leurs concurrentes françaises, américaines ou indiennes, surtout en matière de box-office. On estime, qu’en 2017, les revenus du box-office de Nollywood (première industrie cinématographique africaine sur le plan du nombre de productions) ont totalisé environ 12 millions de dollars et ceux de l’Afrique du Sud, un peu plus de 89,6 millions de dollars.
Des chiffres bien éloignés des 10,5 milliards de dollars des Etats-Unis, des 8,2 milliards de dollars de Chine ou des 1,6 milliard de dollars de l’Inde. Après l’Afrique du Sud et le Nigeria viennent la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Sénégal et le Cameroun qui font la pluie et le beau temps dans le domaine en Afrique francophone.
Les cinéastes et réalisateurs en vogue
Malgré la situation de la Covid-19, l’absence de salles de cinéma en Afrique, l’industrie cinématographique en Afrique tient le coup et des réalisateurs et cinéastes émergent pour faire du beau travail. La sénégalaise Halimata Gadji qui a incarné brillamment son rôle dans la série télévisée sénégalaise, « maîtresse d’un Homme marié », Ange Eric N’guessan de la série « jusqu’au bout », Olivier Kisita de la série « Cacao », Daniel N’sang, Emy Dani Bassong et Murielle Lumeni de la série culte Camerounaise « Madame Monsieur », Landry Gnama et Marie Paule Adje de la série Impact.
Angela Aquereburu et Jean Luc Rabatel, Franck Vlehi, Bay Moussa Seck, Thierry Dupeti, Elhadji Thiam Pape Seck, Akissi Delta, Alex Ogou, Genevieve Nnaji, Ramsey Nouah. Tous ces cinéastes et réalisateurs nous font vivre de bons moments devant nos écrans.
Les productions africaines gagnent les premiers rangs sur les plateformes de streaming. De plus en plus convoités, les films et séries africaines séduisent le public et suscitent des débats entre amoureux du 7e art. Elles sont nombreuses ces séries africaines qui tournent en boucle sur nos écrans : Maîtresse d’un homme marié, série culte sénégalaise produite par Marodi TV et réalisé par Bah Moussa Seck et Thierry Dupeti – Madame Monsieur du réalisateur Camerounais, Ebenezer Kepombia – Cacao produit par canal+ et réalisé par Alex Ogou ou encore la série togolaise OASIS réalisée par Angela Aquereburu et Jean Luc Rabatel.
La liste n’est pas exhaustive, il y a tellement de films et séries africaines qui nous font vivre des instants magiques devant nos petits écrans.
Les festivals de promotion du cinéma en Afrique
Plusieurs festivals sont organisés chaque année pour combler le vide des salles de cinéma et récompenser le dur labeur des cinéastes, producteurs et réalisateurs africains :
- Festival Khouribga de Cinéma Africain (Maroc) existent depuis 1977
- Les Journées cinématographiques de Carthage en Tunisie existent depuis 1966
- Le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) : C’est le plus grand festival africain de cinéma. Créé en 1969, il se déroule tous les deux ans dans la capitale du Burkina Faso
- Festival du cinéma africain de Milan (Italie), créé en 1991, devenu en 2004, le Festival du cinéma africain, d’Asie et d’Amérique latine (Milan). Il ouvre sa programmation aux films provenant du continent asiatique et de l’Amérique latine
- Écrans noirs, fondé par le réalisateur camerounais Bassek Ba Kobhio, se tient à Yaoundé, au Cameroun, depuis 1996
- Les Rencontres Cinématographiques de Hergla en Tunisie
- Le festival Clap-Ivoire (Côte d’Ivoire)
- Panafrica International (Montréal, Canada)
- Ciné Sud, festival de courts métrages de réalisation africaine, à Saint-Georges-de-Didonne, Charente-Maritime (France)
- Festival international du film de Marrakech depuis 2001
- Cinewax Festival de Cinéma africain en ligne depuis 2015
- FICKIN (le Festival International du Cinéma de Kinshasa depuis 2014
- Les Sotigui Awards qui ont lieu à Abidjan en Côte d’Ivoire.